[dropcap]L[/dropcap]’avocat de Kala Honomou et Caporal-Chef Doguis Théa arrêtés le 21 mai dernier à Kéréma s’exprime sur les démarches qu’il a menées avec ses collègues de l’ONG Avocats sans frontières, Même droits pour tous et Amnesty international. Me Gabriel Faya Kamano précise que c’est grâce aux pressions de toutes ces ONG de défense des droits de l’homme que les deux prévenus ont pu recouvrer leur liberté.
Ces deux citoyens arrêtés à Kéréma dans Yomou depuis mai dernier étaient détenus au PM3 de Matam. La direction des investigations judiciaires indique qu’il s’agit d’une liberté provisoire, une expression qui a du mal à être accepté par l’avocat des prévenus.
« Je vois mal un officier de police judiciaire accordé une liberté provisoire à un mis en cause. Cela relève du domaine judiciaire. Ils les ont libérés par ce qu’ils n’ont pas de preuves. Il n’ya aucune vérité c’est ça la vérité. Si non comment des citoyens qui sont dans leurs champs à des kilomètres de Conakry et qui n’ont pour arme que leur houe puissent préparer un coup d’Etat » indique l’Avocat.
Kala Honomou et caporal-chef Doguis Théa l’un cultivateur et l’autre militaire étaient soupçonnés de préparer une rébellion dans la forêt de Kéréma. Paradoxalement, les officiers de police judiciaire n’ont encore pu préciser les chefs d’accusation à retenir contre eux s’interroge Me Kamano.
« C’est purement de la divagation judiciaire. Tantôt on parle de tentative de coup d’Etat, tantôt on parle de rébellion, on ne sait vraiment pas à quoi s’en tenir. Mais l’un dans l’autre ils ne devraient pas restés en prison au délà des 48 heures. C’est un dossier qui ne grandit pas les autorités guinéennes ».
L’arrestation et la détention des deux citoyens avaient suscité la colère des défenseurs des droits de l’homme et des politiques. Le député de l’UGDD se réjoui de cette libération mais il ne comprend pas que les autorités aient pu les garder en prison sans motif valable.
« C’est lorsque le chef de l’Etat est allé à Nzérékoré, il a laissé entendre qu’il ya des citotens qui sont en train de préparer une rébellion dans la forêt de Kéréma, une déclaration dont l’auteur n’a encore donné un commencement de preuve, les gendarmes se voient dans l’obligation d’arrêter ces gens-là pour prouver la véracité de cette déclaration. Au-delà même de la déclaration du Chef de l’Etat c’est de la lâcheté des autorités de la gendarmerie qui ont tenu à maintenir ces citoyens en détention sans la moindre preuve qui a amené à cette situation. C’est vraiment une lâcheté de laisser les gens en prison alors qu’on sait qu’il n’ont rien fait seulement par ce qu’on ne veut pas s’attirer la foudre du pouvoir ».
Honomou et Théa peuvent en attendant regagner leurs familles. Leur avocat entend répondre à toute procédure judiciaire même s’il reste convaincu que le dossier est vide.
Jacques Lewa
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