[dropcap]L[/dropcap]’opposition guinéenne a annoncé mardi renoncer à une marche prévue à Conakry le 30 avril, pour manifester dans tout le pays le 4 mai afin d’exiger la révision du calendrier électoral renvoyant les élections locales après la présidentielle d’octobre.
L’opposition avait prévu une « marche pacifique » jeudi dans la capitale, puis une autre la semaine suivante à l’échelle nationale.
Mais, invoquant l' »insistance de ses différentes structures de l’intérieur du pays », elle a expliqué mardi dans un communiqué renoncer à manifester le 30 avril afin « d’étendre cette marche à tout le territoire national ».
« Il a été décidé de reporter cette marche au lundi 4 mai 2015 afin de lui conférer ainsi les meilleures chances de réussite et de succès », ajoute l’opposition, invitant les Guinéens à « exprimer par leur présence massive leur rejet des pratiques actuelles en matière de gouvernance politique, économique et sociale ».
M. Ibn Chambas s’est entretenu ces derniers jours à Conakry avec le président Alpha Condé, des membres du gouvernement et le président de la la Commission électorale nationale indépendante (Céni), selon une source proche de l’ONU.
Il a ensuite rencontré des dirigeants de l’opposition en déplacement à Abidjan, a-t-on appris dans l’entourage de ces derniers.
Dans un communiqué de ses services publié mardi, l’émissaire de l’ONU en appelle aux acteurs politiques « pour qu’ils privilégient le dialogue dans l’intérêt supérieur de la Guinée ».
En raison de « la nécessité d’organiser les élections et l’urgence de renforcer les efforts en vue de l’éradication de l’épidémie du virus Ebola », M. Ibn Chambas rappelle aux Guinéens « la responsabilité de tous d’œuvrer ensemble à la recherche de solutions consensuelles et durables ».
La dernière mobilisation nationale de l’opposition, le 23 avril, s’est soldée par la mort d’un de ses partisans à Labé (centre-nord) et au moins une dizaine de blessés, parmi les civils ainsi que les forces de l’ordre, déployées massivement pour empêcher les manifestations.
Après une journée « ville morte » à Conakry au début du mois puis des manifestations non autorisées le 13, 14 et 20 avril – avec plusieurs morts et au moins une vingtaine de blessés – l’opposition cherche à étendre sa contestation à l’ensemble du territoire.
Le président Condé a catégoriquement exclu une révision du calendrier électoral, exigée par l’opposition pour reprendre le dialogue.
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AFP