Liberté de la presse : Des journalistes à l’école de l’ambassade du Royaume-Uni en Guinée

L’ambassade du Royaume-Uni en Guinée a organisé ce vendredi 03 mai, à son siège à Conakry, un atelier d’échanges pour marquer la journée internationale de la liberté de la presse.

La rencontre qui a regroupé une dizaine de journalistes était axée sur le professionnalisme et l’expérience du journalisme en Guinée, ainsi que la collaboration avec la radio BBC Afrique.

Dans son discours, Madame l’ambassadeur du Royaume-Uni en Guinée, Catherine Inglehearn a mis l’occasion à profit pour expliquer les raisons de la tenue de cet atelier.

« En tant qu’Ambassadeur, j’ai organisé cet atelier pour provoquer un peu le débat sur les médias en Guinée et encourager un débat sur les défis, les questions qui se posent et trouver comment les résoudre. Mais aussi l’équilibre délicat de la responsabilité du gouvernement d’assurer un cadre pour la liberté de la presse, mais aussi la responsabilité des médias de reporter d’une façon correcte qui insiste sur la vérité et qui ne compromet pas la confiance. En fin, je pense que les journalistes se sont tous mis d’accord qu’ils doivent être au service du public», a-t-elle déclaré.

Pour sa part, la correspondante de BBC en Guinée, Makèmè Bamba a partagé quelques expériences acquises avec les confères de la BBC Afrique.

« C’est une très belle expérience professionnelle parce qu’on apprend aux journalistes à rester dans le cadre de la profession. Lorsque par exemple on a un sujet à traiter, il ne s’agit pas d’aller sur le terrain prendre les informations. Mais en prenant ces informations, il faut savoir comment les équilibrer, comment dire la la vérité et comment ramener la confiance en ta façon de travailler à travers le reportage », a-t-elle expliqué, avant de proposer quelques dispositions à mettre en place pour rendre effective la liberté de la presse en Guinée.

« Pour que la liberté de la presse soit effective en Guinée, il faut ouvrir les sources d’informations, briser les barricades et arrêter de museler la presse pour que chacun puisse s’exprimer honnêtement et dire franchement ce qu’il à dire sans être inquiété, menacé, sans s’attendre à subir une arrestation ou une convocation à la gendarmerie et à la justice », a proposé Makèmè Bamba.

Sur la question de la liberté financière des médias en Guinée, la correspondante de BBC Afrique en Guinée a évoqué la nécessité de former les journalistes en management en lieu et place de l’écriture journalistique.

« L’idée de publicité n’est pas très rentable chez nous. Les entreprises ne confient pas facilement leur communication ou publicités à nos médias. C’est pourquoi, il ne suffit pas seulement d’apprendre l’écriture journalistique, nous devons aller aussi vers la formation en management pour faire développer l’entreprise que nous représentons en vue de faire des entrées financières, mais aussi à se rendre indépendant vis-à-vis des personnes pour lesquelles nous faisons de la publicité dans le but de rester honnête et impartial », a conclu Makèmè Bamba

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Boubacar Sidy Bah

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