Médias : après la suspension des sites Web, c’est autour du brouillage des stations de radio.

Après les sites Guinéematin et Inquisiteur, c’est désormais au tour de FIM Fm, Djoma Groupe, Fasso TV et Milo Fm qui voient leurs ondes brouillées depuis le vendredi 24 novembre dernier. Un blocage qui n’est pas sans conséquence pour ces médias.

Dans une déclaration, la direction générale du Groupe Fréquence Média (GFM) a expliqué à ses auditeurs qu’ils sont victimes d’un brouillage de la part des autorités de la place avant de qualifier cette mesure « d’illégale ».

« En raison du brouillage du signal de la Radio FIM FM 95.3, constaté depuis la soirée du vendredi 24 novembre dernier, la Direction Générale du Groupe Fréquence Médias (GFM), a le regret d’informer ses nombreux auditeurs de la suspension de ses programmes de ce lundi 27 novembre 2023. Ainsi, en guise de protestation contre cette mesure illégale et liberticide des Autorités guinéennes, affectant la liberté de la presse et violant le droit du public à l’information, vous suivrez une playlist en lieu et place de nos émissions et autres contenus habituels. Auprès de vous et de nos annonceurs, nous nous excusons des désagréments qui vous sont ainsi causés« , peut-on lire dans la déclaration de la direction générale de FIM Fm.

Face à cette situation qui affecte dangereusement ces médias visés, le président de l’Union des radios et télévisions libres de Guinée (URTELGUI) est revenu sur la façon dont ils ont constaté ces brouillages d’onde ce lundi.

« Nous avons remarqué que depuis plus de trois quatre mois, de manière régulière, également de façon intermittente, vous avez des médias qui sont brouillés, notamment la radio Espace FM, FIM FM, Djoma FM, à l’intérieur du pays vous avez Fasso FM, Milo FM, ainsi de suite.  Donc, nous recevons ces rapports et l’URTLEGUI en tant que la faîtière de l’audiovisuel en République de Guinée, nous avons tenté d’entrer en contact avec les autorités. La première autorité en termes de gestion des fréquences en Guinée, c’est l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT), nous avons reçu que c’est une panne technique en provenance de ces radios. Selon les informations de l’ARPT, ces problèmes ne viennent pas d’eux. Donc, nous avons tenté de pousser nos enquêtes pour comprendre ce qui est en train de se passer au niveau de ces radios », a expliqué Aboubacar Camara.

Enfin, Aboubacar Camara dit avoir mené des enquêtes pour savoir ce qui ne va pas avec ces médias dont la réception cause problème. Ce qui lui a permis de conclure que c’est une « œuvre » de l’ARPT qui est sous tutelle du Ministère de la communication et de l’économie numérique.

« Nous avons fait faire l’expérience avec deux médias, c’est-à-dire vous prenez une fréquence bien déterminée d’un média qui est brouillée à l’instant T. L’émetteur a toute l’installation au niveau de la radio, au niveau de la régie et tout, mais ça ne passe pas à la réception. Nous changeons juste la fréquence, de l’autre côté, vous avez déjà une autre radio qui est calée sur cette nouvelle fréquence. Vous mettez sur cette fréquence et automatiquement, la radio parle (ndlr). Nous avons remonté l’information. Il y a du brouillage qui est en train de se faire sur cette fréquence. Je veux dire que ce qui est en train de se passer, c’est l’œuvre de l’ARPT. Nous le savons. Et quand on dit l’ARPT, il y a le ministère des Télécommunications et de l’Économie numérique derrière parce que c’est une direction qui relève de ce ministère. Il appartient aux autorités à tous les niveaux, au Président de la transition de prendre les responsabilités. Les médias ne sont pas comme les autres entités. « On ne peut pas écraser la presse, on ne peut pas museler la presse dans un pays » a conclu M. Camara.

Ibrahima Sory Soumah