[dropcap]L[/dropcap]es travailleurs de la compagnie Rusal Guinée se sont fortement mobilisés mercredi 12 août, à la cantine CBK de Conakry, pour dénoncer « avec la dernière énergie » les menaces d’exploitation du chemin de fer de Rusal-Guinée par la société Bolloré, a-t-on constaté.
« Vous prouvez compter sur nous! Nous sommes vos représentants, mais je vous informe que nous sommes sérieusement menacés. L‘équipe de Bolloré veut exploiter nos rails, alors qu’on a déjà des problèmes avec le train chinois. Ce train qui s’était mis sur nos rails pour seulement six mois au temps du CNDD, est là aujourd’hui il y a plus de 3 ans. Maintenant, c’est Bolloré encore qui s’intéresse à nos rails », a déclaré M. Tolno.
Poursuivant son intervention, mesurant les conséquences d’une éventuelle utilisation du chemin de fer de la compagnie Rusal par la société Bolloré, Faya Pouthé Tolno n’a pas hésité d’appeler tous les travailleurs à se mobiliser pour préserver leur emploi.
« Une équipe syndicale compte se rendre au ministère des Mines et de la Géologie pour rencontrer le ministre de tutelle. Il se peut que le ministre et le Président de la République ne soient pas au courant de cette situation», a-t-il promis, précisant que cette menace est au vu et au su de tout le monde.
Pour sa part, le Secrétaire général de la section syndicale de Debelé, Mamadou Telly Diallo a affirmé dans son intervention que Rusal constitue pour tous ses employés une maison commune qui est à préserver. Car, selon lui, « leur vie en dépend ».
Il a illustré le menace du chemin de fer par Bolloré, il a pris l’exemple sur les travailleurs de Getma d’autres travailleurs au port de Conakry, qui ont été victimes de cette société française.
« La Compagnie de Bauxite de Kindia (CBK) est notre maison commune. Nous devons la préserver pour éviter qu’elle ne brûle, car c’est ici que nous trouvons la dépense pour nos familles. Quand une autre entreprise s’en accapare, c’est nous qui allons perdre », a-t-il indiqué.
En outre, M. Diallo a rappelé l’impact de l’arrivée de Bolloré sur certains travailleurs du port autonome quand elle venait de s’installer en Guinée.
« En 2011-2012, lorsque la société Bolloré est venue pour prendre les actions du port autonome, elle a chassé la société Getma. Et plus de 1000 personnes sont allées au chômage. Ici, l’utilisation du train chinois consomme 5,5 heures de notre temps journalier. Au cas où Bolloré utiliserait cette même voie, il nous restera peut-être que 50% du temps à utiliser. Quand la production diminue, le rendement baisse. Et là, c’est nous qui allons partir au chômage », a rappelé Mamadou Telly Diallo.
De sources concordantes, le collège syndical de l’usine de Débélé, de la CBK Simbaya et du porta de Conakry, a déjà adressé une lettre aux autorités guinéennes pour leur signifier qu’ils ne voudraient pas voir le train du groupe Bolloré circuler sur la voie ferrée de Rusal-CBK.
Ibrahima Sory BARRY (BIS)
Tel: 620-107-071
Conakryinfos.com