Les cinéastes guinéens réclament la salle du Cinéma Liberté

[dropcap]L[/dropcap]a coordination nationale des producteurs de l’audiovisuel (CNPRIA) et l’organisation culturelle pour la paix et le développement (OCPD) ont réclamé, mardi 12 janvier, à travers une conférence de presse, le complexe des cinéastes guinéens (ex-Cinéma Liberté) qui reste baillé de nos jours à un opérateur économique, a-t-on constaté.

Cette rencontre entre les deux structures culturelles consistait à présenter leur rapport d’activités 2O15 et les perspectives de 2016.

Dans son intervention, le président de la CNPRIA, Ibrahima Kaba est revenu sur l’objectif principal de cette rencontre.

« En ce qui concerne les activités réalisées, nous avons créé la maison du cinéma qui est un espace de rencontres et d’échanges entre les hommes de cinéma. Nous avons également réussi à créer pour la première fois en Guinée, une société de gestion des droits d’auteurs, parce que c’est tout a fait un droit de protéger les œuvres. En perspective, la maison du cinéma a l’ambition d’organiser un « All Stars » du cinéma en Guinée pour les films populaires. Le « All Stars » va récompenser les 10 meilleurs hommes de cinéma de l’année », a-t-il indiqué.

M. Kaba n’a pas manqué de déplorer les difficultés dont les cinéastes guinéens sont confrontés en pointant un doigt accusateur sur les précédents chefs qui ont dirigé le département de la culture.

« Les cinéastes sont délaissés en Guinée. Ils vivent dans les conditions très difficiles. La piraterie a fait qu’ils ne peuvent même pas bénéficier de leurs produits pour manque de contrôle. Nous voyons encore le secteur du cinéma depuis la libéralisation de la 2e République. Avec l’arrivée des vidéos et des chaines de télévisions qui diffusent les films, les centres de cinéma ont progressivement disparu ».

« Le seul centre de cinéma qui faisait honneur, que l’Etat a mis à la disposition des cinéastes était le complexe cinématographique Liberté. Mais malheureusement, par la mauvaise foi de certains dirigeants qui sont passés à la tête du département de la culture et du patrimoine historique, ils ont baillé ce complexe à un opérateur économique. Il faut qu’on récupère cette salle de cinéma. Même s’il faut rencontrer le président de la République, nous allons le faire », a martelé M. Kaba, ajoutant qu’avec le discours d’installation du nouveau ministre de la Culture, ils ont l’espoir de récupérer.

En outre, des fournisseurs sont confrontés à des tas de difficultés dans l’exercice de leurs travail, comme des cas de contrefaçon et de la piraterie de CD. Sur ce fait, l’établissement Mamadou Bobo Barry et celui de Bouba Assi et Frère sont en confrontation.

« Moi, je suis le fournisseur de matières premières de la maison de cinéma. Ces derniers temps, j’ai rencontré des difficultés, soi-disant qu’ils ont monopolisé la marque princo bidgete. A l’heure où je vous parle, je suis menacé de mort. Et pour le cas de contrefaçon, ils on porté plainte contre moi au tribunal de Mafanco », s’est plain Boubacar Barry, fournisseur, indiquant que, de toutes les façons, il a confiance en la justice guinéenne pour lui permettre de faire son travail comme ça se doit.

Selon les conférenciers, la cérémonie de « All Stars » sera organisée pour la première fois en Guinée en décembre 2016.

Ibrahima Sory BARRY (BIS)

Tel: 620-10-70-71

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