[dropcap]A[/dropcap]u terme des deux jours de manifestation que la capitale guinéenne a vécus, les citoyens peinent à reprendre ce mercredi leurs activités sur l’axe Hamdallaye-Bambeto-Cosa malgré l’appel de suspension des manifestations lancées par l’opposition.
Sur cet axe routier, les boutiques et magasins sont toujours fermés sous la surveillance des propriétaires fortement mobilisés dans les différents marchés longeant l’autoroute Le Prince.
Interrogés par notre reporter, ces commerçants disent vouloir rouvrir leurs magasins, mais par peur d’exactions issues d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, ils préfèrent les laisser fermés jusqu’à la normalisation totale des activités.
‘’Nous avons toujours peur de rouvrir nos magasins, à cause d’attroupements que nous constatons ça et là. Par peur de voir nos boutiques et magasins vandalisés, nous avons pris soin de les fermer et de rester à côté’’, a expliqué Mamadou Alpha, commerçant au marché de Bambeto.
‘’Nous comptons rouvrir, mais on ne le fera que quand nous allons sentir l’absence de la police et de la gendarmerie devant les marchés. Car, tant que les forces de l’ordre sont postés ici, il ya un risque d’affrontements avec les manifestants. D’habitude, c’est toujours comme ça que sa commence’’, a-t-il ajouté.
Au marché de Cosa, c’est le même constat. Hormis les étalagistes, les propriétaires de boutiques et magasins restent massés devant leurs commerces.
‘’Nous n’avons pas le choix. Nous sommes obligés de sortir et veiller à nos commerces. Car, des personnes mal intentionnés peuvent profiter des ces situations pour vandaliser les biens de pauvres gens’’, se justifie Issiaga, propriétaire d’un magasin d’habits.
A Hamdallaye où la situation a dégéré entre forces de l’ordre et les manifestants, on y voit toujours les séquelles de commerces incendiés et de magasins dont les cadenas sont toujours accrochés à la porte.
‘’On veut vraiment rouvrir pour vendre, car on vit de ça. Mais avec les exactions (boutiques magasins incendiés) que nos voisins ont subi, nous préférons laisser les commerces fermés jusqu’à nouvel ordre’’, déclare Thierno Madjou Sidibé dont cinq voisins ont perdu leurs marchandises dans les flammes.
A cinq mois de la présidentielle, prévue le 11 octobre prochain, le président Alpha Condé et ses adversaires politiques sont diamétralement opposés sur les conditions d’organisation des échéances électorales prévues dans le pays.
Le chronogramme des élections (présidentielles et élections locales (communales et communautaires) dans le pays, proposé par la CENI, constitue la principale pomme de discorde entre le pouvoir et l’opposition.
Abdoul Karim Diallo
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