Le meeting de l’opposition coïncide avec l’arrivée de deux autres présidents à Conakry

[dropcap]A[/dropcap]près Les présidents Thomas Yayi Boni du Bénin et Mahamadou Issoufou du Niger effectueront mercredi 7 janvier une visite conjointe de travail et d’amitié à Conakry, selon un communiqué du bureau de presse de la présidence de la République.

La visite de ces deux chefs d’Etat coïncident avec la reprise des manifestations de rue de l’opposition guinéenne qui organise ce mercredi un grand meeting à l’esplanade du stade du 28 septembre de Conakry.

Selon le porte-parole de l’opposition Aboubacar Sylla de l’UFC, l’opposition reprend ses manifestations pour dénoncer le manque de volonté du pouvoir d’ouvrir un dialogue franc entre les acteurs politiques du pays.

‘’Après avoir échoué dans toute les tentatives de dialogue, nous décidons d’aller vers les meetings et les manifestations politiques dans les rues dénoncer l’indifférence et la négligence du pouvoir qui ne semble pas accorder assez d’importance à l’organisation des élections communales et présidentielles prévues cette année’’, a déclaré lundi M. Sylla lors d’une conférence de presse de l’opposition.

M. Sylla a réitéré l’engagement de l’opposition à mettre pression sur le pouvoir et la CENI pour ‘’la confection d’un fichier électoral propre et transparent, afin d’organiser des élections libres et transparentes, qui ne seront pas émaillées de fraudes’’.

En outre, les leaders de l’opposition ont indiqué à l’unanimité qu’ils n’ont aucune visibilité sur le processus électoral et la garantie de la tenue, dans les mois à venir, d’une élection libre, transparente et équitable.

Avec la reprise des manifestations de l’opposition, nombre d’observateurs craignent des accrochages entre les militants de l’opposition et les forces de l’ordre, surtout au niveau du rond-point des Cases de Bellevue, om les hôtes du président Alpha Condé seraient reçus.

Ce carrefour de Bellevue fera également partie de l’axe qu’emprunteront les militants de l’opposition pour se rendre à l’esplanade du stade du 28 septembre.

Dans la capitale guinéenne, ces observateurs se demandent comment les militants de l’opposition, qui quitteraient Enco 5, Cosa, Bambeto en passant par Hamdallaye, pourront dépasser le rond-point des Cases de Bellevue, sans avoir d’accrochages entre eux et les forces de l’ordre.

‘’Il n’y aura aucun accrochage entre les militants de l’opposition et les forces de sécurité, car leur meeting est autorisé par le gouvernement. Les militants de l’opposition de l’opposition savent qu’ils ne doivent pas provoquer les gens qui seront mobilisés pour accueillir les hôtes de marque du président Alpha Condé’’, lâche un militant du parti au pouvoir.

‘’ L’arrivée des deux chefs d’Etat à Conakry est une provocation du pouvoir qui cherche toujours à accuser les leaders de l’opposition. Le gouvernement sait pertinemment que les Cases de Bellevue qui doivent héberger les hôtes, se trouvent sur le tronçon réservé à la manifestation de l’opposition. Les véhicules avec des sirènes qui quitteront le centre-ville pour Bellevue passeront devant l’esplanade du stade du 28 septembre, où seront massés des militants de l’opposition. C’est pour vous dire que les accrochages entre les militants et les forces de l’ordre seront inévitables’’, s’explique un responsable communal d’un parti politique rencontré à Ratoma.

Lundi 5 janvier, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, également président en exercice de l’Union Africaine, a effectué une visité d’Etat à Conakry pour apporter son soutien à la Guinée frappée par l’épidémie de la fièvre à virus Ebola.

En attendant la reprise des manifestations de l’opposition, le gouvernement guinéen fait actuellement face à une grève illimitée, déclenchée par les centrales syndicales du pays, pour exiger une amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs guinéens.

Mohamed Sylla

Conakryinfos.com