L’Association guinéenne des accouveurs (AGA) a organisé une conférence de presse ce mardi pour mettre en lumière l’importation de poussins en Guinée par des particuliers et demander à l’État de prendre des mesures pour réguler cette pratique.
Les porte-parole de l’AGA ont souligné l’importance de leur rôle dans le développement du secteur avicole en Guinée. Cependant, ils ont également exprimé leurs préoccupations quant aux risques auxquels ils sont confrontés en raison de l’importation de poussins non régulée.
« En tant que Guinéens, nous avons pris des risques en investissant dans l’accouvage, un élément essentiel du secteur avicole. Nos investissements, qui se chiffrent en millions de dollars, sont en danger aujourd’hui, car nous assistons à l’importation massive de poussins en provenance d’Europe, et nous nous sentons impuissants. », a déclaré Mamadou Baïlo Baldé, président de l’AGA.
Les membres de l’AGA ont donc sollicité l’intervention de l’État guinéen, en particulier du ministère de l’Élevage, pour les protéger de cette concurrence déloyale.
« L’objectif de cette conférence de presse est d’attirer l’attention de l’État sur notre situation et de demander une protection. En Guinée, il y a cinq industriels de l’accouvage qui ont une capacité de production suffisante pour répondre à la demande nationale. Cependant, depuis 2020, nos investissements sont en péril en raison de l’importation massive de poussins en provenance d’Europe. Nous avons besoin de la protection de l’État pour faire face à cette situation. Sans un tel soutien, certaines industries risquent de fermer, voire de délocaliser leur production vers des pays voisins comme le Sénégal, le Mali ou la Côte d’Ivoire. », M. Baldé.
Les accouveurs guinéens ont précisé les types de mesures de protection dont ils ont besoin. Ils ont proposé différentes options, notamment l’interdiction de l’importation de poussins en Guinée et l’imposition de taxes élevées sur ces importations, ainsi que sur les œufs.
« Aujourd’hui, les importations nuisent à notre secteur et entravent notre développement. Nous appelons encore une fois le ministère de tutelle à nous protéger. Cette protection peut prendre différentes formes, telles que l’interdiction de l’importation de poussins en Guinée ou des taxes élevées sur ces importations, ainsi que sur les œufs. Nous pouvons nous inspirer des pays voisins qui ont réussi à développer leur secteur avicole. Par exemple, le Sénégal a interdit l’importation de poussins, ce qui a stimulé la création d’emplois. La Côte d’Ivoire, de son côté, n’a pas interdit, mais a imposé des taxes élevées sur les importations de poussins et d’œufs, ce qui a incité les importateurs à investir localement et à créer des emplois. », a ajouté M. Baldé.
En réponse à la question de savoir si les accouveurs de Guinée seraient en mesure de satisfaire la demande nationale si leurs demandes étaient acceptées, l’Association guinéenne des accouveurs a affirmé qu’elle avait une capacité de production bien supérieure à la demande.
Selon eux, la Guinée a besoin d’environ « 5.000 » poussins par an, tandis que l’AGA produit « 18.000 » poussins chaque année.
Ibrahima Sory Soumah