Par un décret diffusé le lundi 19 février, le général Mamadi Doumbouya a dissous le gouvernement dirigé par Bernard Goumou, sans spécifier les raisons de cette dissolution.
Selon un décret annoncé à la télévision nationale par le ministre secrétaire général de la présidence, le général Amara Camara, les secrétaires généraux, les chefs de cabinet et les secrétaires généraux adjoints ont été chargés de gérer les affaires courantes en attendant la formation d’un nouveau gouvernement.
Avant cette décision du pouvoir central, le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, avait instruit les procureurs généraux d’engager des poursuites judiciaires contre les maires des communes urbaines et rurales soupçonnés de corruption et de détournements de fonds publics. Il leur avait également demandé d’interdire aux élus locaux de quitter le pays.
En conséquence, plusieurs maires des communes urbaines et rurales du pays ont été convoqués par les procureurs dans tout le pays.
À Labé, par exemple, des maires de la commune urbaine et des communes rurales de Hafia et Kouramangui ont été convoqués pour être interrogés par la brigade de recherche.
Les convocations des élus locaux devaient se poursuivre dans les prochains jours, conformément aux instructions du ministre de la Justice. Cependant, peu de temps avant la dissolution du gouvernement, la gendarmerie départementale a informé tous les élus concernés par les enquêtes que celles-ci étaient suspendues.
La suspension des poursuites judiciaires contre les élus locaux pourrait-elle être liée à la dissolution du gouvernement, dont faisait partie le ministre Alphonse Charles Wright ?
Sa rivalité avec le Premier ministre Bernard Goumou a-t-elle influencé la décision du président de la transition ?
En attendant des éclaircissements sur ces questions, de nombreux observateurs estiment que la suspension des convocations des élus locaux est due au départ du ministre Charles Wright du gouvernement.
Mohamed Sylla