[dropcap]L[/dropcap]e président guinéen Alpha Condé a assuré dimanche que l’élection présidentielle dans son pays aurait effectivement lieu en 2015, malgré l’épidémie Ebola qui frappe durement cette nation pauvre d’Afrique de l’Ouest.
Opposant historique arrivé au pouvoir démocratiquement en 2010 après une période particulièrement trouble marquée par un coup d’Etat militaire et une forte répression, M. Condé n’a pas voulu dire s’il serait candidat, intention que lui prêtent de nombreux observateurs.
M. Condé a rappelé les difficultés économiques engendrées par l’épidémie d’Ebola qui touche surtout la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, faisant plus de 7.373 morts selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
« Mon problème c’est de finir le plus tôt possible avec Ebola parce que ça pèse beaucoup sur notre économie, sur le social, sur notre vie politique. Cela a tendance à nous isoler », a-t-il dit.
« On devait avoir au moins 4 à 5% de taux croissance maintenant on parle de 1%-0,5% (…) Si les choses ne s’arrangent pas la Banque mondiale prévoit 500 millions de dollars de pertes, ce qui est énorme » pour la Guinée, a-t-il précisé.
Le président guinéen s’est aussi inquiété de l’insurrection du groupe islamiste nigérian Boko Haram.
« Si nous (Africains) n’éteignons pas le feu, ça va atteindre les autres pays. Nous espérons que nous allons prendre conscience de ça et mettre fin au danger de Boko Haram. Aujourd’hui, ça s’étend vers le Cameroun, demain ce sera le Niger ou le Mali ou la Guinée, etc. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de frontières communes qu’on n’est pas menacé », a-t-il prévenu.
Les islamistes de Boko Haram mènent régulièrement des attaques et des attentats dans leur bastion du nord-est du Nigeria et dans plusieurs grandes villes du pays. Depuis plusieurs mois, ils multiplient aussi les incursions dans l’extrême-nord du Cameroun, le long de la frontière avec le Nigeria.
AFP