La CENI défend le nouveau chronogramme des élections en Guinée

[dropcap]V[/dropcap]ivement critiquée par l’opposition après la publication du chronogramme fixant la tenue de la présidentielle au 11 octobre 2015 et les élections locales (communales et communautaires) à mars 2016, la CENI a justifié jeudi 12 mars, au cours d’une conférence de presse à Conakry, sa décision d’organiser la présidentielle avant les locales, a-t-on constaté.

Pour le vice-président de la CENI Ibrahima Kalil Keita, son institution n’a aucune prérogative pour fixer la date de la tenue d’un scrutin électorale dans ce pays.

‘’Seul le président de la République peut fixer la date des élections à travers un décret pris à cet effet », a-t-il rappelé.

Pour lui, le chronogramme fixant l’élection présidentielle au 11 octobre 2015 et les élections communales et communautaires à mars 2016 n’est qu’une proposition.

‘’Il appartient au chef de l’Etat d’entériner ou non’’, a précisé M. Kéita.

S’exprimant au sujet de l’ordre chronologique du chronogramme des prochaines élections, Ibrahima Kalil Keita estime qu’il s’agit là « d’un impératif catégorique ».

« L’élection présidentielle est un impératif catégorique. Donc nous ne pouvions organiser les élections communales et communautaires au risque de rendre illégitime le président de la République en exercice », a-t-il expliqué.

Ibrahima Kalil Keita a rappelé qu’il n’est établi aucune « pyramide chronologique’’ pour parler d’un quelconque ordre d’organisation des élections en Guinée ».

En outre, le responsable des questions juridiques de la CENI Me Amadou Salifou Kébé s’est montré plus catégorique sur les prérogatives et les décisions que son institution a « droit » de prendre dans l’organisation des élections.

« La CENI n’est pas un organe de consultation, mais l’unique institution républicaine compétente à organiser un scrutin électoral dans ce pays », a martelé Me Kébé, précisant qu’à part les commissaires de la CENI, ‘’personne n’a été associé à l’élaboration du chronogramme des élections en Guinée’’.

Plus loin, Me Kébé a donné les raisons de l’organisation de la présidentielle avant les élections locales.

 »Toutes les conditions ne sont pas favorables pour un couplage des élections communales et présidentielles en ce sens que le timing n’est pas galant. Car selon le code électoral et la Constitution, l’élection présidentielle doit avoir lieu deux ou trois mois avant la fin du mandat du président en exercice », a-t-il souligné.

Pour sa part, le directeur de la transparence Maxime Koivogui a déclaré que toutes dispositions sont prises pour la transparence des élections en Guinée.

« Une commission pour la distribution des cartes d’électeurs sera mise en place et composée des représentants des partis politiques et de l’administration », a-t-il précisé, ajoutant qu’un suivi-évaluation sera observé tout au long du processus électorale ».

Au terme d’une retraite dans la ville de Kindia, située à 135 Km de Conakry, la CENI a dévoilé mardi le 9 mars 2015, le chronogramme fixant les dates de la tenue de l’élection présidentielle au 11 octobre 2015 et les élections locales (communales et communautaires) en mars 2016.

Boubacar Sidy Baldé

Tel: 669 96 52 97

Conakryinfos.com