La baisse du prix du pétrole dopera la croissance, selon le FMI

[dropcap]E[/dropcap]n dépit d’un léger rebond, observé mardi 23 décembre sur les marchés asiatiques, le cours du pétrole devrait rester orienté à la baisse et cette « faiblesse » persistante du prix du baril d’or noir devrait contribuer à doper la croissance de 0,3 à 0,8 point de pourcentage au niveau mondial en 2015 et en 2016, ont indiqué, lundi 22 décembre, les économistes du Fonds monétaire international (FMI).

Le prix du baril pétrole était en légère hausse, mardi, sur les marchés asiatiques, ceux-ci anticipant une révision à la hausse, dans la journée, du chiffre de la croissance américaine au troisième trimestre.

Le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en février s’adjugeait 51 cents, à 55,77 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance prenait 29 cents, à 60,40 dollars.

Mais, en dépit de ce léger rebond, le cours du pétrole reste orienté à la baisse : il a perdu environ 50 % de sa valeur depuis mi-juin, grevé par l’abondance de l’offre, le renforcement du dollar et la faiblesse de la demande, dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale.

L’Arabie Saoudite a indiqué qu’elle n’avait pas l’intention de réduire sa production pour stopper l’érosion des prix du baril.

Cette faiblesse du prix du baril pourrait apporter 0,7 et 0,8 point de croissance en plus en 2015 et en 2016 au niveau mondial dans un scénario « optimiste », et 0,3 et 0,4 point de croissance supplémentaire dans un scénario plus « pessimiste », ont calculé Olivier Blanchard, l’économiste en chef du FMI, et Rabah Arezki, responsable de l’équipe de recherche sur les matières premières.

Ces chiffres sont toutefois des simulations et non des prévisions. En octobre, le FMI avait revu à la baisse, de 0,2 point, ses prévisions de croissance pour 2015, estimant que la richesse mondiale – le produit intérieur brut (PIB) – devrait croître de 3,8 %.
Impact sur les déficits

L’« effet pétrole » se traduirait par exemple par 0,4 à 0,7 point de croissance supplémentaire pour la Chine l’an prochain. Le FMI prévoyait jusqu’alors une hausse de 7,1 % du PIB chinois en 2015. En 2016, le « coup de pouce » serait de 0,5 à 0,9 point de PIB supplémentaire.

Pour les États-Unis, la faiblesse du prix du pétrole ajouterait de 0,2 à 0,5 point de croissance, par rapport à une prévision de hausse du PIB qui est aujourd’hui de + 3,1 %. En 2016, l’« effet dopant » serait de 0,3 à 0,6 point de PIB supplémentaire.

L’agence de notation Standard and Poor’s a elle aussi relevé sa prévision de croissance pour les États-Unis en 2015, en estimant qu’avec une essence moins chère, les dépenses de consommation allaient augmenter.

Pour les pays exportateurs de pétrole, l’effet de cette baisse des prix du baril dépendra de leur degré de dépendance aux exportations d’or noir et de la part de ces revenus qui alimente le budget de l’Etat, soulignent les deux économistes du FMI.

Mais, dans la plupart de ces pays, cela se traduira par des déficits, avancent-ils. Car, dans bon nombre d’entre eux, le niveau de prix du pétrole qui permet d’assurer l’équilibre des budgets est relativement élevé : proche de 100 dollars pour l’Irak, 184 dollars pour la Lybie par exemple.

 

 

 

 

Le Monde