Koliagbé Kindia : un mort et des dégâts matériels signalés dans un conflit domanial

 

Un homme a perdu sa vie dans la nuit de samedi à dimanche 17 mars 2024 à Kindia. Après avoir été déféré à la prison civile pour un cas de conflit domanial. Le cas s’est produit à Koliagbé, dans la commune rurale de Friguiagbe. Située à une quinzaine de kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Kindia.

Selon les témoins, des champs d’ananas, de papayers, de manguiers et d’autres biens matériels ont été incendiés dans ce conflit.

Qui a opposé les membres de la famille Diallo et Camara, vivant tous à Koliagbé depuis des années ? Chacune des deux parties réclame la paternité de ce domaine conflictogene, couché depuis 1965. Les conflits domaniaux réputés dans les collectivités rurales de Kindia refont surface à Friguiagbé.

Après le conflit domanial de 2021 qui a aussi opposé les familles Sylla et Soumah qui a entrainé la mort d’un jeune.

Pour l’heure, des champs d’ananas, de manguiers, de papayers et un bâtiment ont été incendiés par des proches de la victime. La victime Naby Camara souffrait d’insuffisance rénale avant qu’il soit déféré.

Présentement, deux pick-up remplis de gendarmes et un pick-up de la CMIS sont à Koliagbé pour calmer les nerfs après deux jours d’affrontements violents. Dans une interview accordée à Conakry Infos, Damou Camara, procureur de la République près le Tribunal de première instance de Kindia, explique :

« Il y avait eu un jugement entre une famille Camara et une famille Diallo. » Autour d’un domaine de 80 à 84 hectares dans Koliagbé. Alors cette famille Diallo, qui serait installée dans cette localité depuis 1965, qui a hérité de ce domaine. Mais tout récemment, il y a une famille Camara qui s’est soulevée pour revendiquer la propriété de ce domaine avant que je sois muté ici à Kindia. Cette affaire a été jugée La famille Diallo a gagné le procès. La famille Camara n’étant pas d’accord, a relevé l’appel. Ils sont allés à Conakry ; Mais la Cour d’appel a examiné et confirmé la décision qui a été rendue à Kindia, que ce domaine est la propriété de la famille Diallo. Donc, quand l’huissier est parti pour signifier la décision à la famille Camara, puisqu’ils ont vu l’arrêt, ils ont succombé aussi devant la cour d’appel, les personnes qui étaient à la tête de ça se sont soulevées. Ils sont allés incendier le champ d’un certain monsieur Diallo. Ils ont coupé tous les manguiers qui étaient sur le terrain, les papayers, brûlé le champ d’ananas… »

Poursuivant, le procureur du tribunal de première instance de Kindia ajoute : « Les meneurs de ce mouvement-là ont été interpellés par la gendarmerie. Déférés devant le juge d’instruction, ça a été retenu contre eux que non seulement ils sont auteurs de ces faits d’incendie volontaire, de destruction des biens et autres, le juge a pris son ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel. Donc, entre ces personnes-là, il y a un qui est tombé malade, Naby ! Naby Camara est tombé malade à la maison centrale. Il a été évacué ici à l’hôpital. Les examens ont relevé qu’il souffrait d’une insuffisance rénale, à la phase terminale même. On s’est dit bon, puisqu’il n’est pas jugé. Moi, j’étais d’accord avec ce qu’on lui confie d’abord aux membres de sa famille. Ils n’ont qu’à l’envoyer à Conakry pour la traiter. Durant une semaine, si ce n’est ses deux femmes, personne n’est venu ! Et aucun membre de sa famille n’est venu le prendre… Moi, j’ai dit, la famille n’en cas de venir le prendre, ils ont refusé de s’engager. Donc, la nuit de samedi à dimanche 17 mars 2024, il est décédé. C’est ce qui a énervé ses parents au village. Ils disent donc, puisque c’est à cause de Diallo que nos frères là sont emprisonnés là-bas, qu’ils se sont soulevés. Ils sont allés brûler la maison de Diallo, ils ont brûlé sa machine tracteur, sa camionnette, son champ, tout et tout ! En résumé, ce qui s’est passé ? »

 

Nul n’est au-dessus de la loi, rétorque Damou Camara :

« Les faits qui se déroulent maintenant là, on ne peut pas les tolérer ! Ça n’est pas possible. Tous ceux qui sont liés à ces nouveaux faits-là seront interpellés. Dit-il, on est intransigeant avec ça ; on ne peut pas laisser tomber ça ! Maintenant là, on a envoyé l’escadron, la gendarmerie. Ce matin même, moi, j’ai ajouté la CMIS. Par ce qu’on nous apprend que tous les ressortissants de Koliagbé vivant à Coyah et à Conakry ont tous quitté pour venir à Koliagbé. À l’effet de continuer à saccager et à brûler. Donc, si c’est comme ça, on ne peut pas se comprendre. J’ai demandé à ce que les forces de l’ordre soient là-bas, basées même là-bas. Même si la situation est maîtrisée ; mais la police va rester. Il y a eu des interpellés, mais pour le moment, je n’ai pas cette situation en main. Pour le moment, les parents de la victime, Naby Camara, refusent de prendre son corps. »

Avant de clore, puisqu’hier, ils avaient même barricadé la route nationale aux usagers du côté de Koliagbé là-bas. La gendarmerie était partie immédiatement libérer la route.

Nous y reviendrons !

 

Rachid Camara Kindia pour Conakry Infos