En détention préventive depuis décembre 2018, Ousmane Camara, âgé d’une quarantaine d’années, était de nouveau ce lundi 8 janvier 2024 à la barre devant le tribunal criminel de Dixinn pour des faits de viol sur mineure. Des faits prévus et punis par l’article 818 du Code de l’enfant.
Pour l’audience du jour, il a été question des réquisitions du parquet et des plaidoiries des parties au procès.
Siba Toupou, le procureur, a décoré son réquisitoire en rappelant les faits invoqués par Ousmane Camara en tant qu’accusé.
« Le jeudi 20 décembre 2018, dame Virginie Loua portait plainte contre Ousmane Camara à la brigade de gendarmerie de Nongo pour des faits de viol sur sa fille. Par la suite, M. Camara a été interpellé et à la gendarmerie, il a reconnu les faits mis à sa charge et il avait déclaré devant les officiers que le jeudi 20 décembre 2018, il a aperçu vers 16 heures JG (ndlr) à Kobayah et qui lui a demandé la somme de 2000 GNF. Par la suite, JG (ndlr) l’a suivi dans jusqu’au niveau d’une maison inachevée et une fois arrivé, il a profité pour faire des attouchements avec ses doigts et devant le magistrat instructeur, Ousmane Camara a reconnu de nouveau les faits et a maintenu ces déclarations de l’enquête préliminaire », a rappelé le procureur.
Poursuivant, le procureur a indiqué que le nommé Ousmane Camara est renvoyé devant le tribunal pour des faits de viol. Et d’après lui, dans les débats qui ont eu lieu à la barre, il en est ressorti plus de faits d’attouchements sexuels que de viol.
De ce fait, pour le ministère public, cette affaire relève plus d’attouchements sexuels que de viol. Et en tenant compte des éléments discutés à la barre, pour le procureur, puisque le criminel est différent du correctionnel, il a sollicité » une requalification des faits dans cette affaire ». Rappelant au passage qu’une affaire de viol n’a pas la même sanction qu’une affaire d’attouchements sexuels.
Et c’est pourquoi, il a requis à ce que Ousmane Camara soit retenu dans les liens de culpabilité pour des faits d’attouchements sexuels et le condamné à cinq (5) ans de prison.
Quant à l’avocat de la défense, dans sa plaidoirie, il a tout d’abord regretté le fait que son client est passé plus de 5 ans en prison sans procès. Pour lui, cela est une violation des droits de l’Homme dans le pays. Argumentant sa plaidoirie sur l’article 544 du code de procédure pénale, Me Lancinet 3 a invité le tribunal à »renvoyer son client pour des fins de la poursuite pour délit non constitué ».
Appelé à la barre, Ousmane Camara pour sa propre défense a demandé pardon au tribunal, déclarant qu’il n’avait pas » mesuré la gravité de ces actes » .
Le président du tribunal sur siège a accédé à la demande du parquet sur la requalification de l’infraction et il a mis l’affaire en délibéré pour que la décision soit rendue le 15 janvier prochain.
Mamadou Samba Barry
(00 224) 620 66 96 45