Les vendeurs de friperies de Kindia sont dans le désespoir. Ils ont été déguerpis dans leur hangar ce mardi 5 mars 2024 à Gnenguema situé au quartier Abattoir 1 dans la commune urbaine de Kindia.
Selon les informations recueillies, ce domaine a été baillé à l’opérateur économique El-hadj Korè Diallo par la mairie. Plus de 500 cents vendeurs d’habits et couturiers sont actuellement dans la rue à la recherche d’abris.
À quelques jours du mois saint de Ramadan. Les autorités communales seraient derrière le bail du hangar des vendeurs de friperie de Kania. Campés du lieu depuis les années 1970.
Dans une interview accordée à Conakry Infos, Alkhaly Bangoura doyen des vendeurs de friperie, explique :
« j’ai fait plus de 30 ans sous ce hangar-là en train de vendre des habits ( donkafèlè). Les gens sont tombés sur nous ce matin sans nous avertir. Car une semaine de préavis n’est pas un préavis ! Ce matin, les gendarmes sont venus accompagnés d’un huissier pour nous dire de quitter les lieux. Qu’ils sont venus nous déguerpir, faire tomber notre lieu de vente. Que c’est l’ordre donné par la mairie. Étant donné que c’est nous-mêmes qui avons construit ce hangar. Et aujourd’hui, ils viennent nous déguerpir sans rien donner. Est-ce que c’est normal ? » Se demande-t-il ?
« Ils nous pas montrés un lieu où nous devons aller ,rien ! Nous sommes abandonnés à nous-mêmes ici à quelques jours de Ramadan. Ils ne nous avaient recensés qu’à même. C’est la commune qui a baillé notre lieu de vente à El-hadj Korè Diallo . Elle a fini de bailler le marché de Kindia. Actuellement tout le monde est dans la rue, même les femmes. Tous les différents secteurs du grand marché sont occupés. Il y’a pas de place. Toute la ville est baillée : l’ancienne gare routière est baillée à Tall , Gnenguema, à Korê et à monsieur Mamadou Ly. De l’autre côté, Wambelé à Sambassa Sacko, je dis qu’il y’a plus de places . Dieu est Grand. C’est comme que les autorités communales ont voulu. Dieu est au contrôle », a déploré ce doyen de ce grand marché.
Pour sa part, Mandian Koné, un autre vendeur d’habits, s’exclame : « Ça fait 22 ans que je vends de la friperie à Kindia. Toute la Guinée voit ce qu’on vient de nous faire aujourd’hui . On n’a rien et on n’a pas où aller aujourd’hui. Nous sommes passés par toutes les portes des autorités locales pour qu’on nous laisse ici chercher la vie de nos enfants impossible ! Ils devraient nous donner 3 mois de préavis au moins. Mais c’est 4 jours seulement qu’ils nous ont donné comme préavis. Ils sont venus ce matin se jeter sur nous. Et nous ne savons même pas comment allons-nous nourrir nos enfants. Qu’est-ce qu’on va faire maintenant, s’interroge-t-il ? L’État doit respecter le droit de l’homme dans ce pays-là. Tant que le droit de l’homme n’est pas respecté dans ce pays, il n’avancera guère. Par ce qu’en Guinée. Ce sont les cadres qui violent le droit. Le citoyen guinéen souffre. Tant que le guinéen ne respecte pas le droit de l’homme, la Guinée n’avancera pas. Il y’a beaucoup de frustration dans ce pays », a-t-il fait entendre.
Rachid Camara Kindia pour Conakry Infos