Kindia: certains districts de la commune urbaine privés d’infrastructures depuis plus de 20 ans

À Kindia, jusqu’à présent, certains districts de la commune urbaine de Kindia n’ont pas d’accès. D’autres n’en ont même pas de soins de santé. Ils manquent de tout.

Depuis des années, ces districts sont presque coupés du reste des autres communes urbaines de Kindia. Aucune infrastructure routière et sanitaire n’a été réalisée sur ces zones. C’est le cas du district de Woulacounda Wolia, situé à 70 kilomètres de la commune urbaine de Kindia.

Dans cette localité, les citoyens continuent à utiliser l’eau de source pour s’approvisionner. C’est une zone agricole par excellence, très enclavée. Qui depuis les années 2000 n’a bénéficié d’aucun profilage.

C’est tout un calvaire pour accéder à ce village. Les citoyens de la localité appellent un SOS pour avoir les infrastructures de base. N’Fansoumane Soumah est membre du bureau du district.

« Notre souci majeur aujourd’hui, c’est comment avoir la route. Toute personne qui veut nous aider, qu’il nous aide à avoir l’accessibilité. Pour que nous sortions de l’ornière. Si cette route traverse, tous les riverains de la localité seront satisfaits. Pendant la saison des pluies, nous pouvons rester trois jours à la maison sans traverser de l’autre rive du fleuve Kelessy pour aller dans nos champs. Wolia est relié par un pont en bois long d’une quarantaine de mètres. Les citoyens veulent que l’État vienne leur construire un nouveau pont. D’abord, il n’y a eu aucun cas de mort. Mais des individus tombent souvent dans ce fleuve et gagnent des fractures. D’autres ont déjà perdu des vivres et motos pendant la traversée. Même moi, j’ai été blessé là lors de la construction de ce pont en bois. », a expliqué N’fansoumane Soumah

Au-delà du problème des infrastructures routières, existe aussi le problème des infrastructures sanitaires. Les citoyens de ce gros village agropastoral sont traités par un seul agent de santé. Nagnouma Camara est la seule infirmière d’État de la localité.

« Le gros problème aujourd’hui qui nous fatigue ici, c’est le problème de route là. Par ce que si on a la route, peut-être, on peut avoir beaucoup d’aides. Mais le manque de ponts sur ce fleuve nous fatigue. Quelque chose m’est arrivé ici l’autre fois. Ça m’a coulée de larmes. J’avais une femme en travaille.  Ce n’était pas à mon niveau. J’ai regardé, j’ai dit vraiment, je ne peux pas gérer ça. J’ai voulu la transférer ; mais comment le faire. Celui qui devrait envoyer la femme enceinte à Kindia, arrivé sur le pont là-bas, Dieu merci même ! Par ce qu’il a fait descendre la femme enceinte. Il dit, descends je vais traverser seul. Quand il est monté sur le pont, il a quitté là-bas avec sa moto pour descendre sous le pont. La femme était là, assise », a témoigné Nagnouma Camara

Le district de Wolia manque de poste de santé et de réseaux téléphoniques. Poursuivant les plaintes et difficultés dont elle vit. Nagnouma Camara récemment venue dans la localité ajoute.

« Bon, quand je suis venue, c’est un monsieur qui m’a donné sa maison. Cette maison aussi est presque gâtée. C’est là-bas que je passe la nuit et c’est là-bas que je travaille encore. Avec ça, je ne peux pas évoluer.  Si on a un poste de santé digne de ce nom, je pouvais prendre mes amis pour venir travailler ensemble. Moi seule, je ne peux rien ! La population est trop ! Donc, si on a un poste de santé, je crois que les amis auront le courage de venir ici. Moi, quand je suis venue ici, vraiment, j’ai eu pitié. Par ce que beaucoup d’amis ont refusé de venir. Je suis là par pitié. On a de sérieux problèmes. Car il n’y a pas où garder de médicaments. Donc, je prends un peu un peu. Et quand ça finit, je me retourne encore à Kindia pour prendre d’autres médicaments », a déploré Nagnouma Camara avant d’inviter la direction préfectorale de santé de Kindia à prendre des mesures adéquates pour la santé des populations de cette localité.

Rachid Camara pour Conakry Infos depuis Kindia