Kaloum : Tidiane Soumah et son épouse Aïcha Soumaré violemment agressés par des policiers

[dropcap]L[/dropcap]’opérateur culturel Tidiane Soumah et son épouse Aicha Soumaré ont été violemment agressés ce jeudi vers 10 heures, en face du cyber MouNa, par des policiers du commissariat central de Kaloum, a-t-on constaté.

Tidiane Soumah pris à partie par des policiers en face du cyber MouNa.

Au cours de l’agression, M. Soumah a été molestés avec des habits déchirés, tandis que son épouse a été balayée à même le sol par un agent aidé par une policière qui n’a pas manqué de la décoiffer pendant qu’elle était à terre.

Tout comme son époux, Aicha Soumaré a été blessée au pied avec des habits déchirés, sans oublier son visage ‘’peinturé’’ par son maquillage dont le rouge-à-lèvres qui s’est répandu ça et là sur sa figure.

Tout a commencé par la volonté de Tidiane de débarquer son épouse et ses bagages devant son restaurant Folie’s situé dans l’enceinte du cyber MouNa.

Entre temps, une dizaine de policiers du commissariat central de Kaloum, agissant dans le cadre de la régulation routière, est arrivée sur les lieux pour intimer à M. Soumah de ne pas stationner sa voiture sous peine de voir ses pneus dégonflés.

Selon les propos de Tidiane Soumah corroborés par le chef de mission de la police, il leur a dit qu’il ne stationnait pas, mais qu’il débarquait plutôt son épouse avec ses bagages destinés à son restaurant.

‘’J’ai été autorisé par leur commandant à débarquer ma femme et ses bagages devant le son restaurant situé dans l’enceinte du cyber MouNa. C’est dans cette situation qu’un brigadier-chef est descendu de leur pick-up pour tenter de dégonfler mes pneus devant son chef hiérarchique. Je tente de dire de ne pas le faire, il se jette directement sur moi en compagnie d’un autre policier’’, a-t-il expliqué.

‘’C’est ainsi que ma femme a tenté de réagir en leur disant de ne pas m’agresser. Mais contre toute attente, ils ont bousculé celle-là au sol, avant qu’une policière n’enlève la perruque qu’elle portait sur sa tête. Nous avons voulu nous défendre, mais nous avons jugé nécessaire d’informer leur hiérarchie sur l’injustice qu’on venait de subir’’, a ajouté Tidiane Soumah.

L’agression du couple Soumah a attiré l’attention de plusieurs dizaines de badauds qui ont aussitôt envahi les lieux pour chercher de voir clair dans cette affaire qui a fait bloquer la circulation pendant une dizaine de minutes sur l’Avenue de la République.

Aicha Soumaré au milieu des policiers, décoiffée par une d’eux.

Blessés dans leur honneur, Tidiane Soumah et son épouse ont pris leur voiture pour se rendre au commissariat de la police routière de Kaloum, puis au commissariat central de Kaloum, où plusieurs autorités des forces de l’ordre ont aussitôt rallié les lieux pour situer les responsabilités dans cette agression.

Après les explications du couple Soumah et du commandant ayant dirigé l’opération, le directeur adjoint de la police nationale, le colonel Sékouba Mara a tranché en donnant raison au directeur général de Tidiane World Music et à son épouse.

Sur-le-champ, les trois agresseurs (trois brigadier-chef dont une femme qui a décoiffé Mme Soumah) ont été jetés en prison pour des mesures disciplinaires.

Au même moment, le colonel Mara et les commissaires du commissariat central et de la routière de Kaloum ont présenté leurs excuses à Tidiane Soumah et à son épouse qui a été touchée par les propos du directeur adjoint de la police nationale.

Devant les officiers supérieurs de la police, Tidiane Soumah a accepté les excuses, avant de se réjouir du sens élevé de leur médiation pour résoudre cette affaire à l’amiable.

‘’Au départ de cette affaire, je voulais aller jusqu’au bout en intentant un procès contre nos agresseurs. Mais, grâce à l’implication des autorités de la police nationale qui ont reconnu notre raison, avant de nous présenter des excuses, mon épouse et moi avons pardonné à nos agresseurs malgré tout ce qu’ils nous ont fait subir’’, a indiqué Tidiane Soumah.

Comme Tidiane Soumah et son épouse, des dizaines de personnes sont victimes des tracasseries des agents de la police qui dégonflent chaque jour les pneus des automobilistes qui stationnent ça et là à cause du manque criard de parking.

L’agression de Tidiane Soumah et son épouse Aicha Soumaré relance le débat sur l’absence notoire de parking dans la commune de Kaloum où les automobilistes rencontrent de sérieux problèmes pour se trouver une place.

Et si les autorités installaient au bord de la chaussée des panneaux de signalisation interdisant les stationnements dans des lieux précis ?

Boua Kouyaté

Tel : 669 85 20 20

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