L’importation, la vente, et la distribution de la Chicha est interdite par les ministères du Commerce, du Budget et de la Sécurité, depuis le 4 janvier dernier. Les chichas lounges poussaient ces derniers temps à Conakry comme des champignons, et beaucoup de jeunes, filles et garçons se livraient à la consommation de la Chicha. Vu l’ampleur que çà prenait, le gouvernement a décidé d’interdire sa commercialisation, distribution et consommation sur toute l’étendue du territoire national. Mais cette décision est diversement appréciée. Pour Mohamed Samoura, ancien consommateur, « Cette décision du gouvernement est salutaire, parce que des docteurs affirment que la consommation de la chicha peut donner le cancer. Moi je consommais mais depuis qu’on m’a dit que ça donne le cancer à la longue j’ai aussitôt arrêté. Le gouvernement à bien fait de l’interdire franchement. »
Pour Moussa Diawara, cette interdiction n’est qu’un feu de paille : « Ce n’est pas la première fois que le gouvernement interdit la consommation de la chicha. On se rappelle, le colonel Moussa Tiegboro Camara avait engagé une lutte contre la consommation de la chicha. Mais une lutte qui n’avait pas aboutie. C’est le gouvernement qui occasionne la consommation de la chicha, parce que c’est leurs enfants qui sont les vrais consommateurs. Comment on peut l’interdire dans ce cas ? C’est normal de l’interdire, mais croyez-moi, ça n’aboutira pas », prédit Mohamed Diawara.
Dans la nuit du jeudi, notre équipe de reporters a fait un tour dans certains chichas lounge de la capitale. A Taouyah, non loin de l’école primaire, la chicha lounge était ouverte avec peu d’affluence. Au centre émetteur, la chicha lounge Le miel plus, un lieu très fréquenté par les jeunes était fermé. Non loin de là, le chicha lounge Brooklyn était également ouvert mais pas de clients. Selon plusieurs personnes interrogées sur l’interdiction de la Chicha, cette décision du gouvernement ne durera au maximum que d’un mois.
Amadou Lama Diallo