A quelques jours de la tenue de la 8e édition de la coupe d’Afrique des Nations de maracana -Mara’CAN Guinée 2019-, le président de la Fédération guinéenne de maracana associations -FEGUIMADA, Ibrahima Sory Keita ‘’Mao’’, également président du comité d’organisation de la Mara’CAN Guinée 2019, nous a accordé cette semaine un entretien pour parler des préparatifs et des enjeux de l’organisation de cette compétition continentale en Guinée. Interview.
Conakryinfos : La Guinée abritera du 25 au 30 septembre prochain, la 8e édition de la Mara’CAN. Comment vont les préparatifs ?
Ibrahima Sory Kéita : Nous sommes à quelques jours du début de la8e édition de la Mara’CAN 2019. Les différentes commissions d’organisation sont à pied d’œuvre pour préparer au mieux cette Coupe d’Afrique des Nations que notre pays organise pour la première fois. Et pour la réussite de l’événement, nous essayons de fédérer toutes les forces vives pour accueillir ce grand événement sportif.
Conakryinfos : Qui parle de l’organisation d’une CAN, parle forcément de l’Etat. Le gouvernement guinéen est-il activement impliqué dans cette organisation ?
Ibrahima Sory Kéita : Nous avons le soutien franc et entier des autorités. Pour vous répondre, je vous renvoie à une récente interview du ministre des sports, Sanoussy Bantama Sow qui a affirmé de la manière la plus solennelle, son implication et la volonté du gouvernement guinéen de faire de cet événement un réel succès, sachant bien le potentiel de rapprochement des communautés que recèle ce sport. Nous sommes actuellement dans une dynamique de dialogue social, le maracana est un support et une réelle opportunité pour rapprocher les différentes sensibilités et différentes obédiences, afin de bâtir une nation unie et qui s’épanouit à travers le sport
Conakryinfos : Pour la 8ème édition de Mara’CAN 2019, combien de pays sont-t-ils attendus à Conakry ?
Ibrahima Sory Kéita : Nous avons la confirmation de 13 pays sur 15. Nous avons déjà commencé à préparer leur arrivée avec l’obtention de certains détails sur les différents vols. Treize nations, ce n’est pas peu, car chaque nation vient avec deux catégories d’équipes (senior et super senior). Ce qui fait un total de 26 équipes nationales.
Conakryinfos : Au départ, ce sont 15 pays qui étaient annoncés. Aujourd’hui, on se retrouve avec 13 pays. Pourquoi ce changement ?
Ibrahima Sory Kéita : Chaque fois, nous enregistrons une à deux défections qui sont généralement liées à des problèmes administratifs. Souvent, ce sont des chefs d’entreprise et fonctionnaires qui ont besoin des documents administratifs tels que des ordres de mission. Les équipes qui viennent aussi sont des équipes nationales qui ont aussi besoin du soutien de leur gouvernement, à travers leur ministère des sports, pour quitter le pays. Donc, cette année, nous avons la question du Tchad et de la Chine qui devraient venir à Mara’CAN 2019 comme pays invités. Les Chinois seront là néanmoins en tant qu’observateurs.
Conakryinfos : Quelles sont les deux catégories concernées par la Mara’CAN ?
Ibrahima Sory Kéita : Les deux catégories sont : catégorie senior qui correspond à la tranche d’âge comprise entre 35 et 45 ans, tandis que la catégorie super senior concerne tous les sportifs âgés de 45 ans et plus. Pour le moment, c’est les deux catégories concernées par la Mara’CAN au niveau de la Fédération internationale de Maracana associations (FIMAA).
Conakryinfos : Où se tiendront les matches de la Mara’CAN 2019 ?
Ibrahima Sory Kéita : Toutes les rencontres de la Mara’CAN 2019 se tiendront dans le gymnase du stade du 28 septembre de Conakry.
Conakryinfos : La rentrée sera-t-elle payante ?
Ibrahima Sory Kéita : Non, la rentrée sera gratuite. Mais elle sera organisée et contrôlée, car le gymnase n’a pas assez de places. Mais les matches seront retransmis à l’extérieur sur les écrans géants installés dans le village de la Mara’CAN.
Conakryinfos : On sait que le Maracana est une nouvelle discipline sportive en Guinée. Y a-t-il de l’implication des athlètes issus de la nouvelle génération et des vétérans ?
Ibrahima Sory Kéita : Ecoutez ! Le maracana est une nouvelle discipline en Guinée dans sa forme structurée et organisée appliquant les lois du jeu telles que conçues par la FIMAA. Mais en termes de pratique, vous constaterez vous-même que la pratique est très répandue. Car le maracana est pratiqué un peu partout, sur toutes les surfaces, les rues et même dans les cours de certaines écoles. Le maracana est pratiqué en Guinée avec des dénominations variant en fonction des milieux et des régions. Comme vous le voyez, on a beaucoup d’enthousiasme. Nous sommes en train de nous établir peu à peu en mettant l’accent sur les catégories supérieures. Mais nous sentons la ferveur chez les jeunes et les minimes qui ont hâte de pouvoir être organisés en championnat et en ligues. Et c’est à cela que nous allons nous atteler dès après l’organisation de cette CAN en Guinée, qui sera une vitrine pour montrer que c’est un sport qui est organisé et structuré au niveau international. Un sport pratiqué dans notre pays, un sport qui donne envie aux jeunes de s’y adonner et pouvoir, un jour, représenter leur pays dans des compétitions internationales.
Conakryinfos : Vu la jeunesse de la fédération guinéenne de maracana et associations (FEGUIMADA), peut-on dire que la Guinée a une équipe compétitive ?
Ibrahima Sory Kéita : En toute humilité, je dirais oui ! La Guinée en est à sa troisième participation à une coupe d’Afrique des Nations de maracana dans les deux catégories. Pour rappel, le Syli national de Maracana était à la 6ème édition de Mara’CAN à Bamako (Mali), ainsi qu’à la 7ème édition à Abidjan (Côte d’Ivoire). Toutes ces participations se sont soldées par des résultats plutôt honorables. La culture de cette discipline sportive commence à s’installer fondamentalement en Guinée. Nous avons bon espoir que nous sommes désormais l’une des nations habituées à ce genre de regroupement et de compétition. Donc, nous ne sommes plus des novices, même si l’effet de la surprise ne marchera plus ; parce que lors de notre première participation, les autres nations habituées, pensant nous croquer facilement, nous ont vus arracher des résultats honorables. Nous avons été classés 3ème à Bamako dans la catégorie super senior et quart-de-finaliste à Abidjan. Cette fois-ci, nous sommes chez nous, donc plus ambitieux et nous ne visons ni plus ni moins que le trophée continental !
Conakryinfos : En moins de 5 ans de son adhésion à la FIMAA, que signifie pour la Guinée l’organisation de la Mara’CAN 2019 ?
Ibrahima Sory Kéita : C’est là, en effet, une véritable gageure, un défi monumental. Quand on nous octroyait l’organisation de cette compétition africaine, la Guinée venait de sortir de l’épidémie de la maladie à virus Ebola. Face à cette situation, les frères des autres fédérations ont voulu, par ce geste, aider à nous remettre et montrer au monde entier que la Guinée était une destination fréquentable. C’est pour cela, nous gardons cela comme un souvenir de solidarité. Et nous voulons leur remettre cela en préparant et en leur offrant une édition bien organisée, où ils viendront dans les meilleures conditions, même si on a aucune intention de les laisser partir avec le trophée.
Conakryinfos : Quel message avez-vous à lancer au public sportif guinéen ?
Ibrahima Sory Kéita : Les Guinéens sont déjà amoureux du cuir rond. Je les invite à venir apprécier cette autre discipline qui met en valeur la technique, le beau jeu eu le fair-play. Qu’ils viennent nombreux se rendre compte de l’opportunité que nous avons, non pas de concurrencer le football, loin de nous pareille intention, mais permettre aux jeunes qui n’ont plus de carrière active (+ 35 ans) qui ont été laissés sur la touche pour cause de blessure ou de manque de performance, de venir se relancer en se taillant une carrière de joueur d’entraineur et de dirigeant dans cette discipline qui va se développer à travers le pays.
En définitive, j’invite tout le public à venir massivement encourager notre Syli Maracana à porter très haut les couleurs nationales.
Un entretien réalisé par Boua Kouyaté
Tel : 620 02 03 06