GAC : Vers des licenciements massifs à cause de la suspension des exportations de bauxite

L’annonce est tombée comme un coup de tonnerre pour les employés de la Guinea Alumina Corporation (GAC). Et pour cause !

Les exportations de bauxite depuis le port de Kamsar sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. La société, filiale de l’émirati Emirates Global Aluminium (EGA), se plie à une décision qui, selon plusieurs sources, proviendrait des autorités guinéennes, agissant en réponse à un projet industriel retardé, mais attendu de longue date.

Derrière cette suspension se cache en effet une tension qui couvait depuis plusieurs mois entre l’État guinéen et la direction de GAC au sujet de la construction de la raffinerie de GAC, un projet vital pour le secteur minier national.

Selon une source proche du ministère des Mines et de a Géologie,  »prévu initialement pour 2022, le chantier, qui doit permettre de transformer la bauxite localement, stagne encore, exacerbant l’impatience des autorités guinéennes, d’autant que la société bénéficie de privilèges fiscaux et douaniers jugés attractifs dans le cadre de sa convention ».

Un traitement de faveur qui, selon certains acteurs du secteur, lui confère un avantage non négligeable comparé aux autres sociétés minières, renforçant l’irritation du gouvernement.

Dans les rangs des employés, c’est la panique. La société a récemment fait savoir que si la situation n’évolue pas, des réductions de postes pourraient s’imposer, menaçant ainsi plusieurs milliers d’emplois directs.

« Les employés vivent actuellement dans l’angoisse (…), », selon nos sources, 

Les travailleurs redoutent de perdre leur emploi et craignent une crise sociale dans une région où l’économie dépend largement de l’activité de GAC.

La tension est d’autant plus palpable qu’une délégation d’EGA est attendue, dans les prochains jours, dans la capitale guinéenne pour rouvrir les discussions. Pour les travailleurs et les autorités, cet entretien s’annonce crucial.

« Il déterminera non seulement l’avenir de la raffinerie, mais aussi celui des familles qui dépendent de l’exploitation de la bauxite, » espèrent nos sources.

En attendant, un climat de suspense pesant s’installe à Kamsar et dans les zones environnantes. La raffinerie, autrefois porteuse d’un espoir industriel et social, incarne désormais pour toute une région un enjeu vital.

Dans cette course contre la montre, une chose est certaine : si le dialogue échoue, les retombées sociales pourraient dépasser de loin les frontières de la seule entreprise.

A suivre…

 

Boua King Kouyaté

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