[dropcap]L[/dropcap]e chanteur devait chanter le 29 mai prochain. Mais l’agitation de plusieurs responsables politiques de droite et d’extrême droite et des médias a conduit à l’annulation du concert.
Ménard, Maréchal-Le Pen et Ravier en tête de la contestation
François Hollande et Angela Merkel avaient annoncé l’avoir invité le 29 mai prochain pour donner un concert en présence de 4 000 jeunes Allemands et Français. Il n’en fallait pas plus pour agiter la « réacosphère », qui a activement mené campagne contre le chanteur sur les réseaux sociaux. Contacté par Le Figaro, Robert Ménard rejoint le cortège : « Le rap ne correspond pas à toutes les jeunesses, dit-il. On est au-delà du jeunisme, c’est un mépris pour l’histoire, pour les victimes, pour la jeunesse. » Le numéro 2 du FN, Florian Philippot avait, lui, qualifié ce concert de « crachat contre un monument aux morts ».
Marion Maréchal-Le Pen et Stéphane Ravier, deux élus FN, y vont aussi de leur commentaire : « Il est inconcevable qu’un artiste qui insulte aussi violemment la France participe à un quelconque événement officiel de commémoration de notre histoire nationale et d’hommage à nos combattants. » En cause : les paroles de plusieurs chansons de Black M, ou plutôt de son ancien groupe Sexion d’Assaut, jugées notamment homophobes. Dans un texte de Sexion d’Assaut, le groupe auquel le chanteur appartenait, on pouvait ainsi entendre : « Je crois qu’il est grand temps que les pédés périssent. Coupe-leur le pénis, laisse-les morts, retrouvés sur le périphérique. »
La France, « pays de kouffars »
Dans une autre chanson en 2010, Sexion d’Assaut parle de la France comme d’un « pays de kouffars » (« mécréants »). Autant de phrases – communes dans le rap – qui ne passent pas chez ses détracteurs. Le maire de Verdun, Samuel Hazard, affirme au Figaro être harcelé de mails et d’appels à connotation raciste. « Si ça avait été White M, ça n’aurait pas posé problème », soutient-il. Avant d’ajouter : « Black M représente la diversité de notre pays (…), il est adulé par les jeunes. Je ne vois pas en quoi il souille la mémoire de nos soldats. »
Le Point