Réunies au sein du Collectif de médecins spécialistes et en spécialisations (COMES-FOP), au nombre 370. Des médecins guinéens ont animé une conférence de presse pour exprimer leur volonté de revenir au pays pour apporter leur expertise au système de santé en Guinée, à condition qu’ils ne passent pas par un concours de recrutement à la fonction publique.
Ces hommes en blouse ont dit qu’ils veulent bien servir leur pays en intégrant la fonction publique, mais après une étude de dossiers et réfutent déjà l’idée de passer par un concours.
« Nous ne sommes pas prêts à passer au concours à date. Nous voulons l’intégration à la fonction publique sur étude de dossier et non par voie de concours. Le constat est clair, dans notre pays, il y a un manque crucial de médecins spécialistes dans nos structures sanitaires ici à Conakry et à l’intérieur du pays. Aujourd’hui, nous offrons une opportunité à notre pays. Nous nous sommes basés sur le statut particulier des médecins qui fait état clairement de l’intégration des médecins spécialistes à la fonction publique. Il y a plus de 370 médecins spécialistes qui désirent rentrer pour servir ce pays. Nous interpellons l’Etat de l’opportunité à saisir. Nous n’avons pas peur et nous ne quémandons pas, mais nous offrons une opportunité à l’Etat, car le besoin est crucial », a posé Dr Abou Kourouma, chargé à la communication du collectif.
Selon le Collectif des médecins guinéens spécialistes et en spécialisation pour la fonction publique (COMES-FOP), l’idée d’organiser un concours pour recruter des médecins spécialistes n’est que guinéenne. Pour eux, cette méthode n’est plus à l’ordre du jour dans les pays où ils sont allés se spécialiser.
« Dans nos pays de formations respectifs (Sénégal, Côte d’Ivoire, Bénin, Burkina, Maroc, Égypte etc.) aucun médecin n’est recruté sur la base de concours à la fonction publique, et les médecins en spécialisation sont recrutés en priorité. Nous osons croire que la stratégie la plus fiable de ramener nos compétences au pays est celle de rendre systématique le recrutement des spécialistes à travers un document officiel d’une part et de l’autre, de valoriser le reclassement des spécialistes déjà à la fonction publique. »
Dans un mémorandum rendu publique, le COMES-FOP, pense que la Guinée a un grand besoin de médecins spécialistes dans les structures hospitalières pour augmenter leur capacité de prise en charge.
Dans ce mémo, plusieurs points ont été mentionnés, entre autres :
1- Le recrutement des membres du collectif pour rehausser le niveau de prise en charge dans nos hôpitaux régionaux pour 2024 ;
2- Règlementer le recrutement systématique des médecins spécialistes après la formation ;
3- Faire un audit ressource humaine dans les hôpitaux de Guinée en vue de doter les structures d’agents de santé qualifiés et suffisants ;
4- Veiller au paiement dans les guichets uniques dans les hôpitaux afin d’améliorer la prise en charge des spécialistes (autonomisation des hôpitaux et la contractualisation des médecins spécialistes) ;
5- Encourager la formation des médecins vers d’autres spécialisations médicales ;
6- Mise en place d’un programme national de développement des hôpitaux régionaux ;
7- Encourager et accompagner les congés de formation des agents de santé et de leur reclassement systématique après la formation » peut-on lire dans leur mémorandum.
Enfin, les 370 médecins spécialistes et en spécialisation disent répondre à l’appel du colonel Mamady Doumbouya lancé depuis sa prise du pouvoir à l’endroit de tous les Guinéens où qu’ils soient pour la « refondation » de l’État.
Ibrahima Sory Soumah