[dropcap]L[/dropcap]’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports sous l’ère CNDD Fodéba Isto Keira a déclaré, ce mardi sur les antennes d’une radio privé de la place, être entendu à titre de témoin par le pool de juges guinéens chargés d’enquêter sur le massacre du 28 septembre 2009 au stade du même nom, a-t-on appris.
‘’J’ai déjà été entendu à Conakry par des juges guinéens depuis le 16 septembre dernier’’, a-t-il dit sans donner d’autres détails pour ‘’le respect de l’instruction du dossier en cours’’.
En outre, M. Keira a rappelé qu’en 2009, il avait profité d’une conférence de presse, tenue dix jours avant le massacre, pour notifier que les ‘’Forces vives de la Nation’’ (opposition et société civile) n’avaient pas saisi son département pour avoir l’autorisation de tenir leur meeting de protestation à une éventuelle candidature du capitaine Moussa Dadis Camara à l’élection présidentielle.
Car, selon lui, le stade du 28 septembre était plein dans les travaux pour abriter le match Guinée-Burkina Faso, au compte des éliminatoires combinés de la CAN et de la Coupe du monde 2010.
A la question de savoir si son moral est au beau fixe suite à ces tueries perpétrées par des militaires, Fodéba Isto Keira se dit serein par rapport à tout ce qui se dit par rapport à son implication directe ou indirecte dans cette tragédie.
‘’ J’ai la conscience tranquille par rapport à ces événements’’, a-t-il soutenu avant de préciser qu’aucune audition le concernant n’est en vue contrairement aux rumeurs propagées ça et là dans la cité.
Avant l’ex-ministre Fodéba Isto Keira, plusieurs officiers supérieurs ont été entendus avant d’être inculpés par le pool de juges chargés d’enquêter sur ce dossier. Il s’agit des colonels Chérif Diaby, ex-ministre de la Santé sous la Transition, Claude Pivi ex-ministre chargé de la sécurité présidentielle et Moussa Thiégboro Camara, ministre chargé de la Lutte Anti-drogue et du Crime organisé.
Quant au capitaine Moussa Dadis Camara, il a été aussi entendu à titre de témoin à Ouagadougou par un pool de juges burkinabés mandatés par la justice guinéenne.
Le 28 septembre 2009, un meeting de protestation de l’opposition contre une candidature du chef de la junte, tenu au stade du 28 septembre, a été réprimé dans le sang par des militaires, faisant au moins 156 morts et 1253 blessés selon un rapport d’enquête de l’ONU.
Mohamed Sylla
Conakryinfos.com