Fermeture des médias : ‘’ Toi, tu prends 300 000 euros, 200 000 euros, 100 000 euros à quelqu’un, puis tu vas insulter’’, Djenè Diaby

Ce mercredi 12 juin, des commissaires de la Haute Autorité de la Communication en séjour à Kankan se sont livrés à un spectacle désolant devant la presse locale.

La commissaire Djenè Diaby, dans sa communication, a tenté de justifier la fermeture des médias, mais également de discréditer les patrons des médias fermés qui auraient, selon elle, perçu de l’argent des mains du président de la transition, général Mamadi Doumbouya.

« Les propriétaires, aujourd’hui, ont eu leur part. Ce qui est caché, nous le révélons. Chacun d’entre eux, les propriétaires, a reçu de l’argent à la présidence, en direct avec Mamadi Doumbouya, et ils ont signé. Ce que vous ne savez pas, c’est que lorsqu’ils ont reçu de l’argent avec le président, un autre directeur est allé à la présidence, par l’intermédiaire de Moussa Moïse SYLLA (ex-directeur de la communication et de l’information de la présidence). Quand il est arrivé là-bas, il a dit à Doumbouya qu’il pouvait l’aider, parce qu’ils parlent tous les deux la même langue locale, et qu’il pouvait faire ce que le président voulait pour 100 000 euros. C’est à ce moment-là que le président s’est énervé et l’a chassé de son bureau. Toi, tu prends 300 000 euros, 200 000 euros, 100 000 euros à quelqu’un, puis tu vas insulter l’intéressé à la radio alors qu’il est plus fort que toi », a déclaré Djenè Diaby, commissaire à la HAC.

Par ailleurs, la commissaire pense que ce qui est arrivé aux médias fermés est mérité compte tenu des nombreux actes posés par  ces derniers.

« Tout ce qui se passe aujourd’hui est regrettable pour les techniciens, mais pour les journalistes de ces émissions à grand débat, je n’ai aucune compassion. Parce qu’on les a appelés, on a vu venir tout ça. Plus de cinq fois, on les a appelés rédaction par rédaction, une à une ; on a même donné l’exemple de la radio Liberté FM à l’époque de Dadis. Vous, journalistes et techniciens, vous êtes perdants. Nous sommes dans un régime exceptionnel, courbez l’échine jusqu’après la transition. Après la transition, les choses reviendront à la normale avec un régime normal. Nous leur avons tout dit, ils n’ont pas écouté », affirme la commissaire.

Enfin, les émissaires de la HAC ont réaffirmé la volonté des autorités de la transition de se maintenir au pouvoir coûte que coûte et vaille que vaille.

« Faisons attention, les propriétaires de médias ont pris l’argent un à un. Sinon, pourquoi fermer une radio, une télévision sans qu’il ne se passe rien ? C’est suspect, c’est pourquoi le jour où nous avons retiré les agréments, ils voulaient parler, mais nous leur avons dit qu’ils avaient leur liste. Ils se sont tous tus, personne n’a parlé parce qu’ils savent qu’ils ont reçu de l’argent. Personne ne se sacrifie pour ces gens , je ne crois même pas que ces médias seront rétablis et que d’autres sont ciblés. Je félicite le Président, car il a compris qu’on lui en veut. Donc, il ne suffit pas de dire que les gens qui sont à la présidence sont de Kankan, donc tout ce que tu feras, il n’y aura rien derrière. Ces gens sont prêts à tout pour conserver leur pouvoir… », a laissé entendre Djenè Diaby.

 

Bintou Fofana