[dropcap]U[/dropcap]n mois après avoir adressé une lettre musclée au comité exécutif, le colonel Youssouf Traoré, suspendu par le président de la Féguifoot Salifou Super V Camara pour ‘’faute lourde’’, a de nouveau réagi à travers une lettre de contestations et de protestations pour cause ‘’d’illégalité, d’illégitimité, de manque de sincérité, d’objectivité et de probité reprochables à la prétendue décision de suspension pour faute lourde’’. Extraits :
Aux plans de la légalité et de la légitimité, le vice-président de la commission des finances a dit que le président Salifou Camara serait réfugié vaguement sous la formule ampoulée et mystificatrice de « faute lourde » en oubliant d’expliquer, d’expliciter et élucider son bien curieux contenu légal, légitime et objectif.
Il demande ainsi qu’on évoque les faits de violations des dispositions légales ou règlementaires des statuts de la Fédé ou des directives et règlements de la CAF et de la FIFA dont il se serait rendu coupable.
Et d’expliquer que les statuts de la Fédé en son article 33 et la convention standard de collaboration du 29 octobre 2007 entre la FIFA, les Fédés et les gouvernements conformément aux principes de base visés par les dispositions de l’article 2, sont respectueux des valeurs de l’élection démocratique, de la légalité, de l’éthique, de la transparence et de la justice .
« La suspension d’un membre du comité exécutif doit obéir à une procédure légale de mise en accusation, de comparution devant les organes juridictionnels avant toute sanction éventuelle visée par le code disciplinaire de la Fédé », rappelle-t-il.
Concernant la sincérité, l’objectivité et la probité, M. Traoré a affirmé qu’il note sous le contrôle et le témoignage des membres du comité exécutif présents à la réunion du 2 juin 2014 dans la salle de conférence du nouveau siège que ses amendements proposés, notamment la suspension et le réexamen de la légalité de la décision de suspension prise par le président Salifou Camara à l’encontre de son vice-président Becken Diarra et autres ont été retenus par le comité exécutif, dès lors leur application devient obligatoire conformément aux dispositions de l’article 42.1-b stipulant que le président est notamment responsable de la mise en œuvre des décisions de l’assemblée générale et du comité exécutif par le secrétaire général.
De même qu’après le déroulement normal de la réunion autour de quatre points initiaux (courriers, inauguration du nouveau siège, pose de la 1ère pierre de la construction de l’hôtel des sélections nationales et divers), contre toute attente et à la stupéfaction générale, le président Salifou Camara se serait emballé dans un réquisitoire incompréhensif pour conclure que les points au titre des amendements soulevés par le colonel Youssouf Traoré qui étaient pourtant retenus pour discuter dans une autre réunion spéciale, sont rejetés et l’intéressé est suspendu.
« Ce qui m’a amené à vivement rétorquer pour lui dire qu’il ne dispose d’aucun pouvoir légitime et légal pour se permettre au regard de ce qui s’est passé et qui est sommairement décrit plus haut. J’ai ajouté que le mobile de la décision qu’il envisage est consécutif à mon inflexibilité de dénoncer la mal gouvernance administrative et financière de grande ampleur dont monsieur Salifou Camara se rend coupable fréquemment dans la gestion de la Fédé à laquelle je refuse catégoriquement de m’accommoder ».
Selon lui, pendant et après la réunion, aucun PV de suspension n’était élaboré. Même qu’il n’y aurait pas eu de délibération.
Et d’ajouter que la prétendue décision de suspension manque de probité morale et intellectuelle.
« De ce qui précède, je conteste et proteste vigoureusement contre cette prétendue décision de suspension dénuée de tout fondement légal, légitime, de sincérité, d’objectivité et d’honnêteté morale et intellectuelle. Donc, cette décision est nulle et de nul effet », a conclu le colonel Youssouf Traoré.
Banf Bangoura
Conakryinfos.com