Faya Millimouno exige des clarifications sur Simandou 2040

Le président du Bloc Libéral (BL), Dr Faya Millimouno, a accusé jeudi les autoritésde la transition de restreindre l’activité politique de son parti, après le refus des autorisations pour sa tournée en Guinée forestière. Lors d’une conférence de presse tenue à Conakry, il a également appelé à plus de transparence dans la gestion du projet Simandou 2040.

« Un climat politique verrouillé »

Dr Millimouno a expliqué que le Bloc Libéral avait prévu une tournée dans plusieurs villes du sud du pays afin de présenter ses condoléances aux victimes du drame du 1er décembre à N’zérékoré et de célébrer les 12 ans de son parti à Lola.

« Nous avions prévu des meetings publics à Yomou, Lola, Beyla, Macenta, Guéckédou, Kissidougou et Faranah, mais toutes nos demandes ont été refusées par les autorités locales », a-t-il déploré.

Il a critiqué la posture du gouvernement, estimant que « l’immersion » des membres du cabinet en Guinée forestière n’apportera aucun changement aux conditions de vie des Guinéens.

« Le budget utilisé pour ces déplacements aurait pu être investi dans l’éducation, la santé ou les infrastructures », a-t-il fustigé.

« Des interrogations sur Simandou 2040 »

Par ailleurs, l’opposant a réclamé des explications sur le projet Simandou 2040, un programme stratégique pour l’exploitation des ressources minières du pays.

« Nous comprenons bien le concept, mais nous exigeons de la clarté sur sa mise en œuvre », a affirmé Faya Millimouno, pointant un manque de transparence dans la gestion des ressources naturelles du pays.

Il a aussi interrogé l’origine des « luxueux véhicules offerts aux nombreux soutiens du pouvoir« , appelant les autorités à rendre des comptes sur l’utilisation des fonds publics.

« Un retour aux pratiques du passé »

Revenant sur la gouvernance actuelle, il a comparé le pouvoir de Mamadi Doumbouya à celui de l’ancien chef de la junte, Moussa Dadis Camara, et a mis en garde contre une potentielle confiscation du pouvoir.

« Une candidature du général Doumbouya serait une menace pour la stabilité du pays », a-t-il averti.

Dr Millimouno a également critiqué l’implication du Premier ministre Bah Oury, rappelant son rôle dans l’organisation de la manifestation du 28 septembre 2009, qui avait dégénéré en massacre. Il a exprimé sa déception face au soutien du chef du gouvernement à une éventuelle candidature de Doumbouya.

« Nous ne sommes pas des enfants. Les Guinéens veulent la vérité », a-t-il conclu, appelant à la vigilance face à toute tentative de prolongation du régime en place.

Mohamed Sylla