Explosion au dépôt d’hydrocarbures : le litre d’essence vendu à 25.000 GNF à Kindia

À Kindia, l’explosion du dépôt d’hydrocarbures qui s’est déclarée dans la nuit de dimanche à lundi 18 décembre à Kaloum, a occasionné ce lundi la cherté et la fermeture de plusieurs stations services d’essences à l’intérieur du pays. Dans la préfecture de Kania par exemple, un litre d’essence se vend aujourd’hui à 25 000 francs au marché noir.

Quant à la gare routière, elle est partiellement perturbée dû au manque d’essence. Au niveau des motos taxis, ils ont augmenté le transport. Profitant du moment périlleux de la crise d’essence qui déjà commence à bouleverser le transport en commun.

Dans une interview accordée à Conakry Infos ce lundi matin, Amadou Diallo, chef de ligne à la gare routière de Kindia explique.

« Ce qu’on apprend, c’est qu’il y a eu un communiqué radio de ne pas vendre l’essence dans les stations services. Pendant que nous, les taximans, n’avons pas de moyens. Nous prenons l’essence dans les stations. Donc, si on ne vend pas à la station, le chauffeur ne peut se permettre de circuler. Ceux qui ont un peu de réserve de gasoil ou d’essence qui sont en mouvement aujourd’hui. Il y a seulement quelques individus qui viennent prendre le taxi pour voyager. 90 % des véhicules de transport sont garés faute de carburant. Présentement, toutes les lignes de transports sont en arrêt. Le prix du transport n’est pas monté. Il est resté à 50 000 GNF comme d’habitude. C’est dur hein ! », a-t-il expliqué.

Lansana Sylla, secrétaire général des taxis motos de Kindia s’est exprimé sur les difficultés rencontrées par son service.

« Le manque de carburant que nous avons observé nous a surpris. On pouvait prendre des dispositions si on était informé. Je suis sans mot de voir le manque de carburant dans l’immédiat. Il y a beaucoup d’inquiétude dans le transport aujourd’hui. Pour le moment, il est difficile pour moi d’adresser un message aux motards. Pourquoi, parce qu’un litre se vend maintenant au marché à 25 000 francs dans le marché noir. Donc il est difficile de dire à quelqu’un de réduire le transport. Quand il achète un litre à 25 000 francs, qu’est-ce qu’il peut gagner ? Donc, la situation est dans la main de l’État. Il est au-dessus de nous tous », a lancé le secrétaire général des taxis motos de Kindia.

Sous l’anonymat, un gestionnaire d’une station d’essence de la place nous a déclaré : « Il y a de l’essence chez moi. Mais nous avons reçu le message de la SONAP de ne pas vendre d’essence en aucun cas. Vous voyez vous-même que deux citernes sont actuellement garées en face. Mais également, chaque station d’essence est contrôlée par un agent de sécurité ou de force de défense », a-t-il dit.

Selon le constat, une crise sans précédent pointera à l’horizon si l’État ne prend pas de dispositions pour remédier à ce déficit qui commence à perdurer au niveau du transport. Sans toucher le panier ménager.

Kindia, Rachid Camara pour Conakry Infos.