Journaliste à la Radio Télévision Guinéenne (RTG), Mme Fatoumata Djélo Diallo est une jeune mère vivant dans la commune de Ratoma, en haute banlieue de Conakry qui ne sait plus où donner la tête. Cette jeune dame subit aujourd’hui une pression exécrable qui l’empêche de fermer l’œil la nuit. Elle est à couteaux tirés avec les parents de son mari. Et pour cause !
Sa belle famille exige l’excision de sa fillette de 4 ans. Ce à quoi elle s’oppose. Fatoumata Djélo Diallo refuse catégoriquement à ce qu’on fasse subir à sa fillette une mutilation génitale pratiquée depuis des siècles dans leur communauté.
Face à ce refus, sa fillette et elle sont actuellement menacées. Sa belle famille emploie aujourd’hui tous les moyens pour lui arracher sa fille de force dans le but de l’exciser. Notre consœur Fatoumata Djélo Diallo est désormais à bout de souffle. Ses efforts sont devenus vains face à la volonté de belle-famille qui veut aller jusqu’au bout de son ambition.
Malgré les appels et les secours demandés, les autorités sont restées muettes. Aucune réaction de leur part. C’est une femme meurtrie qui appelle de toutes ses forces les bonnes volontés pour épargner sa fillette de cette pratique.
Rappelons que depuis des décennies, de nombreuses rencontres d’informations et de sensibilisation sur les conséquences des mutilations génitales féminines sont organisées dans la capitale (Conakry) et dans les villes de l’intérieur de la Guinée. Mais hélas ! La pratique persiste. Les populations rurales et même celles des grandes villes continuent à exciser leurs filles au grand dam des ONG évoluant dans la lutte contre les mutilations génitales féminines.
C’est le lieu de remercier des missions diplomatiques accréditées en République de Guinée telles que l’Ambassade des USA, d’Allemagne et de la France qui font tout pour enrayer cette pratique en Guinée.
Il faut en outre reconnaitre le combat et les efforts menés sur le terrain par le ministère de l’Action Sociale, de la Promotion féminine et de l’Enfance, Mme Sanaba Kaba, des institutions comme l’Unicef, l’USAID et CEPETAF qui parviennent à organiser quelques campagnes de sensibilisation malgré le refus des parents d’abandonner cette pratique qu’ils considèrent comme un héritage culturel.
Mais il faut rappeler que malgré les multiples sensibilisations et rencontres avec les populations, la pratique qui consiste à priver la fille de cet organe essentiel persiste encore. Elles sont très nombreuses aujourd’hui les femmes confrontées à ce fléau qui porte atteinte à leurs droits fondamentaux.
C’est le cas aujourd’hui de notre consœur Mme Fatoumata Djélo Diallo qui, connaissant les dangers de la mutilation génitale féminine, entend se battre pour sauver sa fillette de 4 ans.
Mohamed Sylla
Conakryinfos.com