Après la déposition du général Ansoumane Kaba, ex-chef d’état-major de l’armée de terre, c’est au tour du lieutenant-colonel Sory Condé de faire sa déposition de témoin ce mercredi 13 décembre.
Cet officier gendarme en service au secrétariat d’état chargé des services spéciaux, de la lutte contre la drogue, le grand banditisme et le crime organisé au moment des faits est venu témoigner à la barre dans ce qu’il sait des événements douloureux du 28 septembre.
Selon ce témoin, son service, dirigé à l’époque par le colonel Moussa Tiégboro Camara a été sollicité par les autorités supérieures, en vue d’empêcher les bandits de se mêler des manifestations socio-politiques.
Mais face aux nombreuses variations de son témoignage à la barre et ce qui est mentionné dans son procès-verbal d’audition de témoin, le président du tribunal Ibrahima Sory II Tounkara dit avoir noté des incohérences dans ses propos.
Quand le président du tribunal lui demande s’il a lu son procès-verbal de déposition, le témoin affirme : « On me l’a fait lire. Celui qui m’a entendu, c’est lui qui a fait la lecture et j’étais là », a-t-il répondu
Poursuivant, le juge lui signifie que le faux témoignage est un délit prévu et puni par la loi « Je vous ai dit que le témoin, c’est celui qui a vu. Le témoin, c’est celui qui a entendu. Vous avez prêté le serment de témoin. Donc, vous devez vous souvenir de cela tout au long de votre déposition. Notez cette variation », explique le juge.
À une des questions du parquet qui cherchait à savoir combien d’équipes de patrouille ont été désignées pour la patrouille et quel était sa réponse devant le juge instructeur ? Vous avez dit une seule équipe dirigée par le colonel Tiègboro, a indiqué Sidiki Camara.
« Non ! Comment je peux dire qu’il y avait deux groupes. Le colonel Tiègboro n’a dirigé aucune équipe là-bas », a réagi le lieutenant-colonel Sory Condé
« S’il vous plait, notez cette variation également au greffe », a sollicité le président du tribunal du procès du massacre du 28 septembre.
Par ailleurs, dans ses explications, le lieutenant-colonel Sory Condé dit être arrivé au stade entre 10h et 11h au de bord d’un véhicule, il était avec des gendarmes dont il ne s’est pas souvenu des noms, car fraîchement sortis de l’école.
L’officier gendarme a rappelé que les tirs ont commencé au stade alors qu’il était avec d’autres agents au rond-point de Donka après avoir été repoussés par les manifestants.
Sam Bantignel Barry