Ebola: les vacances judiciaires prolongées jusqu’à mi-octobre

[dropcap]L[/dropcap]es autorités guinéennes ont prolongé d’un mois les vacances des cours et tribunaux, qui devaient normalement prendre fin mi-septembre, en raison de décès suspects d’Ebola parmi les personnels de la justice, a appris l’AFP vendredi à Conakry de sources officielles.

« C’est le Premier président de la Cour d’appel de Conakry, Yaya Boiro, qui a pris une ordonnance prolongeant les vacances judiciaires » jusqu’à mi-octobre, a indiqué à l’AFP le responsable de la Communication du ministère de la Justice, Ibrahima Béavogui.

Les cours et tribunaux devaient reprendre leurs activités le 15 septembre, après un mois de suspension.

Selon différentes sources officielles, la décision de prolonger leurs vacances est intervenue à la suite du décès, à des dates différentes courant septembre, de deux membres des personnels judiciaires: un homme et une femme initialement soupçonnés d’être morts d’Ebola, a expliqué ce responsable.

L’homme, un garde pénitentiaire, a été testé négatif à Ebola. La femme, qui était secrétaire de la Cour d’appel, a été confirmée positive au virus.

« Auparavant, le mari et le fils de la secrétaire ainsi que sa mère sont tous les trois décédés après avoir contracté le virus », a affirmé une des sources.

« La secrétaire est morte pendant les vacances judiciaires, elle n’était donc pas en contact avec ses collègues » mais les vacances judiciaires « ont été prolongées « par mesure de prudence », a précisé M. Béavogui du ministère de la Justice.

L’Afrique de l’Ouest est en proie actuellement à une épidémie d’Ebola, déclarée dans le sud de la Guinée au début de l’année et qui s’est étendue ensuite au Liberia et Sierra Leone.

Quelques cas ont été enregistrés au Nigeria, mais les plus sévèrement affectés sont le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone, où ont été décomptés l’essentiel des près de 3.000 morts sur plus de 6.000 cas, d’après le dernier bilan de l’Organisation mondial de la Santé (OMS).

Les populations des pays touchés ont parfois réagi violemment aux mesures de prévention ou d’isolement prises pour stopper la progression du virus hautement contagieux et souvent mortel.

En Guinée, huit responsables locaux et employés de médias ont été tués la semaine dernière par des habitants hostiles lors d’une campagne de sensibilisation sur Ebola à Womey, un village de la région de N’Zérékoré (sud).

Au total, 32 personnes ont été arrêtés en lien avec ces meurtres et étaient détenues à N’Zérékoré, d’après un haut responsable de la gendarmerie jointe dans ce chef-lieu de région.

 

 

 

AFP