[dropcap]U[/dropcap]n nouvel essai clinique sur un vaccin expérimental contre Ebola développé par GlaxoSmithKline et l’Institut américain des maladies infectieuses a confirmé qu’il était sans danger et qu’il déclenchait bien une réaction immunitaire.
Selon les premiers résultats de cet essai clinique conduit sur 60 volontaires en bonne santé à Oxford au Royaume-Uni entre septembre et novembre, le vaccin a été bien toléré. Il avait déjà été testé aux Etats-Unis.
« Nous n’avons identifié de problème de sécurité avec aucune des doses utilisées », écrivent les chercheurs qui ont mené cet essai dont les résultats sont publiés en ligne mercredi dans la revue médicale américaine New England Journal of Medicine (NEJM).
Le vaccin ChAd3 contre la souche Zaïre du virus Ebola, responsable de l’épidémie actuelle en Afrique de l’Ouest, a déclenché, aux différentes doses testées, des réponses du système immunitaire, précisent-ils.
Les Etats-Unis, en collaboration avec le gouvernement libérien, vont prochainement démarrer les phases 2 et 3 de cet essai clinique au Liberia.
Des doses seront injectées à des personnes présentant des risques d’être infectées par la fièvre hémorragique parmi lesquelles les personnels soignants et travaillant dans les pompes funèbres.
Un autre vaccin développé par les Canadiens fera également l’objet d’un essai clinique de phase 2 et 3 au Liberia.
Il s’agit du rVSV mis au point par l’agence de santé publique du Canada dont la licence de commercialisation est détenue par la société américaine NewLink Genetics. Celle-ci a conclu un partenariat avec le laboratoire américain Merck.
« Ces deux vaccins – le ChAd3 et le rVSV – se sont avérés prometteurs chez l’animal et lors d’essais cliniques avec des humains », a déclaré la semaine dernière le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des maladies infectieuses (NIAID).
« La prochaine étape est de déterminer l’efficacité de ces deux vaccins et de confirmer leur innocuité », a-t-il ajouté, précisant que cet essai clinique, qui doit encore obtenir le feu vert de l’agence des médicaments américaine, devrait débuter d’ici deux semaines.
Les autorités sanitaires américaines et libériennes prévoient par ailleurs de mener un essai clinique au Liberia et aux Etats-Unis avec le Zmapp, un antiviral de la firme biomédicale Mapp Biopharmaceutical déjà administré à une poignée de malades infectés par Ebola.
« Si l’efficacité du Zmapp est démontrée, le laboratoire pourra produire plusieurs milliers de doses d’ici la fin de l’année », avait dit le Dr Robin Robinson, directeur de l’Autorité américaine de développement et de recherche biomédicale avancée (ASPR).
L’épidémie actuelle d’Ebola d’une ampleur sans précédent et qui a commencé début 2014 a fait quelque 8.600 morts sur 22.000 cas recensés, surtout au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, selon un bilan de l’OMS arrêté au 17 janvier. Il n’existe pour l’heure aucun vaccin.
AFP