[dropcap]L[/dropcap]e secrétaire général de l’ONU Ban ki-moon, en tournée vendredi dans les trois pays les plus touchés par Ebola en Afrique de l’Ouest, a assuré de l’engagement de la communauté internationale à endiguer l’épidémie et aider à reconstruire des services de santé sinistrés.
Accompagné par la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Margaret Chan, le coordinateur de l’ONU pour la lutte contre l’épidémie, le Dr David Nabarro, et le chef de l’UNMEER Anthony Banbury, il a été accueilli par le vice-président libérien Joseph Boakai, avec les honneurs militaires.
« Les Nations unies seront aux côtés des populations de la région jusqu’à ce que nous nous assurions qu’il n’y a plus de cas » d’Ebola, a-t-il déclaré à Accra lors d’une rencontre avec le président ghanéen John Dramani Mahama.
« Nous devons réfléchir attentivement à la manière de renforcer les systèmes de santé de la région pour qu’ils résistent à de futures épidémies de maladies contagieuses », a-t-il souligné.
L’épidémie, la plus grave depuis l’identification du virus en Afrique centrale en 1976, partie en décembre 2013 du sud de la Guinée, a fait au fait moins 6.915 morts sur 18.603 cas recensés, dont plus de 99% au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, selon le dernier bilan de l’OMS arrêté au 14 décembre.
Le nombre de morts continue à être sous-évalué, selon l’OMS, qui estime à 70% le taux de mortalité réel dans ces trois pays.
Selon son programme, M. Ban doit s’entretenir à Monrovia, la capitale, avec la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf puis rencontrer des responsables de l’UNMEER et de la Mission des Nations unies au Liberia (Minul) avant de visiter une unité médicale tenue par l’armée américaine.
– Du matériel ‘parti en fumée’ –
Dans l’après-midi, le secrétaire général se rendra à Freetown, en Sierra Leone, le pays le plus touché en nombre de cas et celui où la transmission reste la plus intense (plus de 8.500, soit près de la moitié).
Il arrivera au début d’une campagne de porte-à-porte qui doit durer jusqu’à la fin de l’année dans l’Ouest, la région la plus affectée, comprenant la capitale, Freetown, visant à « briser les chaînes de transmission » du virus.
M. Ban est attendu samedi à Conakry, en Guinée, où un incendie d’origine indéterminée dans un entrepôt de l’aéroport a détruit jeudi d’importantes quantités de matériel destiné à la lutte contre Ebola.
Le sinistre a été constaté « alors qu’une grande partie du magasin avait été dévorée par les flammes », a indiqué à l’AFP Abdel Kader Yombouno, conseiller juridique de la Sogeac (Société de gestion de l’aéroport de Conakry), précisant qu’une grande partie des produits « stockés à l’aéroport par le Programme alimentaire mondial (PAM) étaient partis en fumée ».
L’UNMEER a confirmé le feu dans « un entrepôt des Nations unies en Guinée contenant des médicaments et du matériel de laboratoire utilisés dans la lutte contre Ebola, qui n’a pas causé de victime mais une perte regrettable dans les approvisionnements », sans toucher les équipements de protection stockés à proximité, selon un communiqué.
Le secrétaire général conclura sa tournée samedi à Bamako, au Mali, qui a été le dernier touché mais n’a plus de malade et n’a pas enregistré de nouveau cas depuis plusieurs semaines, avant une étape finale au Ghana.
Il s’agit de la tournée du plus haut niveau dans ces pays depuis le début de l’épidémie d’Ebola. Le seul chef d’Etat non africain à s’y rendre a été le président français François Hollande, venu en visite en Guinée le 29 novembre.
AFP