Drame de Womey: des ONG accusent les autorités de vouloir camoufler la vérité

[dropcap]U[/dropcap]n collectif d’ONG de défense des droits humains vient de prendre position dans le drame de Womey en insurgeant, au cours d’une conférence de presse ce mardi à Conakry, contre les réalités actuelles que vivent les habitants de cette localité située à plus de 50 Km de N’zérékoré, a-t-on constaté.

 
‘’La situation de Womey revêt un certain nombre de problématiques dont la stigmatisation de la population à travers les débats, le pillage et les arrestations arbitraires perpétrées  par les militaires’’,  a expliqué M. Nouah Traoré, président de l’ONG AFRIDO.

Selon ce défenseur des droits humains, la répression qui s’effectue en ce moment dans la sous préfecture de Womey, doit se faire dans le respect strict des droits humains.

‘’Toutes répressions et tueries survenues à Womey doivent respecter les droits et libertés fondamentaux de l’Homme’’, a-t-il précisé.

Par ailleurs, le président de l’IRDED (Institut de recherche sur la démocratie et l’Etat de droit en Guinée) Thierno Souleymane Baldé  a estimé qu’il n’y a aucune raison qui puisse expliquer un meurtre, quelque soit le contexte.

‘’Aucune raison ne peut justifier le fait d’ôter la vie à un être humain, quelque soit la région ou la situation’’, a-t-il rappelé, avant d’ajouter que seule l’autorité publique détient le monopole de la violence.

M. Baldé a également rappelé l’opinion publique que le respect des droits de l’Homme est une cause commune.

‘’Il n’y a pas d’appartenance politique, régionale ou de couleur pour la sauvegarde des droits humains’’, a-t-il expliqué, tout en précisant que la responsabilité pénale est individuelle, et non pas collective.

En outre, Thierno Souleymane Baldé a estimé qu’il y aune volonté manifeste des autorités de camoufler la vérité sur le drame de Womey.

‘’Certaines autorités empêchent l’éclatement de la vérité sur le drame de Womey, pour avoir séquestré pendant des heures  le groupe d’ONG et de journalistes partis pour des fins d’enquêtes il y a quelques semaines dans cette sous-préfecture’’, a-t-il accusé.

Ce collectif des défenseurs des libertés fondamentales de l’être humain en Guinée a déjà engagé auprès du gouvernement plusieurs démarches axées sur le retour des habitants de Womey à leurs domiciles respectifs et la démilitarisation de la localité.

Il a aussi sollicité la participation de toutes les personnes éprises de justice et de paix pour la manifestation de la vérité dans ce dossier.

Le mardi 16 septembre dernier, une équipe de sensibilisation conduite par le gouverneur et le préfet de N’Zérékoré, a été violemment attaquée par des habitants du district de Womey, faisant huit morts dont trois agents de santé, trois journalistes et le sous-préfet de la localité en compagnie de son enfant dont l’âge varie entre 5 et 6 ans.

Boubacar Sidy Baldé
Tel: 620 05 30 91
Conakryinfos.com