Drame à Touba : Où sont passés Amara Diaby et Bambo Diaby ?

Depuis la mort tragique de deux frères de la famille Karambaya farouchement opposée à la construction d’une deuxième mosquée dans la ville sainte de Touba dans la préfecture de Gaoual, au nord-ouest de la Guinée, une chasse aux sorcières est engagée contre les proches de ces deux frères défunts qui sont les cibles de menaces de mort.

Parmi ces proches dans la ligne de mire se retrouvent Amara Diaby et Bambo Diaby qui avaient participé à la cérémonie de sacrifice ayant conduit à l’éclatement des querelles entre les deux familles. Activement recherchés dans la cité de Touba, ces deux jeunes hommes restent toujours introuvables. Une chose qui conduit à l’intox et aux menaces de mort contre les membres de leur famille, notamment leur épouse et leurs enfants.

Ne trouvant pas ces deux personnes considérées activement recherchées pour subir aussi la même sanction que leurs frères tués, les membres de la famille rivale ont mis leurs menaces à exécution en mettant le feu à la maison d’Amara Diaby qui a été contraint de fuir Touba pour Conakry, avant de quitter le pays en compagnie de son épouse et ses trois enfants pour une destination inconnue.

Face aux menaces persistantes, Amara Diaby aurait changé de religion en se convertissant au christianisme qui pourrait désormais l’éloigner de toute affaire de mosquée.

Depuis sa conversion au christianisme, Amara Diaby s’est mis dans le collimateur de sa communauté et sa famille qui lui en veulent à mort, car, chez les Djakanké, un membre de leur famille qui change de religion doit être tué par lapidation.

Actuellement, sa famille veut passer par tous les moyens pour lui retirer ses trois enfants par peur qu’ils ne soient aussi convertis au christianisme.

Selon certains habitants, depuis les violences liées à la construction de la deuxième mosquée à Touba, à laquelle ils se sont catégoriquement opposés, les jeunes Amara Diaby et Bambo Diaby auraient été tués par les membres de la famille Touraya. Une information à prendre avec des pincettes, car d’autres soutiennent, que les jeunes auraient réussi à quitter la Guinée dès qu’ils ont compris les menaces peser sur eux et sur les membres de leur famille de la part des deux frères venus pour construire la deuxième mosquée.

Pour rappel, le 15 novembre 2015, la fête religieuse consacrée à des prières et bénédictions a très mal tourné dans la Cité de Touba, où le sang a coulé comme un champ de bataille avec à la clé trois morts.

Deux personnes ont été tuées pour s’être opposées à la volonté de deux frères venus de la France pour construite une deuxième mosquée dans la Cité religieuse de Touba. L’un a été décapité et l’autre a été poignardé durant les affrontements, selon le préfet. A ces deux morts s’ajoute une vieille femme qui est morte à la suite d’une crise cardiaque après avoir vu sa maison incendiée par les deux familles protagonistes.

Cette guerre entre les frères ennemis a également enregistré l’incendie d’immeubles, de villas, de boutiques et la destruction de plusieurs maisons.

A l’origine de ce drame, une rivalité entre deux grandes familles, les Karambaya et les Touraya autour de la construction d’une deuxième mosquée dans la localité initiée par la deuxième. Une décision que n’apprécie guère la première famille qui soutient qu’elle reste et demeure la seule famille ayant le droit d’avoir une mosquée sur le sol de Touba.

Malgré l’intervention des autorités, en l’occurrence le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le général Bourema Condé, le pire n’a pu être évité.

Après le chaos dans la Cité sainte de Touba, le gouvernement guinéen a déployé sur les lieux plusieurs dizaines d’agents des forces de défense et de sécurité pour maintenir l’ordre public.

Depuis ce drame, le projet de construction de la deuxième mosquée de la Cité de Touba reste suspendu à cause d’une décision des autorités religieuses du pays.

Ces violences à Touba ont même conduit au limogeage du ministre de la Sécurité, Mahmoud Cissé qui gérait le dossier en compagnie du préfet de Boké, Mahamed Lamine Doumbouya.

En attendant la relance des travaux de construction de cette mosquée, où sont réellement passés Amara Diaby et Bambo Diaby, tous issus de la famille Karambaya ? Une question qui vaut tout pesant d’or.

Mohamed Sylla