L’ONU a lancé un ultimatum de 60 jours au gouvernement guinéen pour clarifier la disparition des activistes des droits humains Foniké Mengué et Billo Bah.
Les deux figures de proue du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) ont été enlevées dans la nuit du 9 juillet 2024 par des forces de sécurité, selon des témoins. Près de cinq mois plus tard, aucune information n’a été fournie sur leur sort, alimentant les inquiétudes sur la répression des voix dissidentes dans le pays.
Dans une lettre adressée à Conakry, la Commission des droits de l’homme des Nations Unies appelle à des actions immédiates. Elle exige des éclaircissements sur leur état de santé, des détails sur les enquêtes en cours et l’identification des responsables de leur détention présumée.
L’ONU rappelle également que l’interdiction des disparitions forcées est une norme fondamentale du droit international, engageant la responsabilité de l’État guinéen.
Foniké Mengué et Billo Bah étaient reconnus pour leur engagement en faveur de la démocratie et des droits de l’homme. Leurs enlèvements surviennent dans un climat politique tendu, où les critiques à l’égard du gouvernement sont souvent réprimées.
La lettre onusienne souligne que « ces allégations, si elles sont avérées, constitueraient une grave violation des droits fondamentaux et des engagements internationaux souscrits par la Guinée ». Alors que les familles des disparus réclament justice, cette affaire pourrait devenir un symbole des violations des droits humains dans le pays.
Pour l’ONG Tournons La Page (TLP), qui a sollicité l’intervention de l’ONU, la disparition de ces activistes illustre une escalade dans la répression des défenseurs des droits humains.
Une affaire décisive pour la Guinée
Si le gouvernement guinéen ne répond pas aux demandes de l’ONU dans les délais, la pression internationale pourrait s’intensifier, avec des conséquences diplomatiques et économiques.
Dans une Guinée marquée par des tensions récurrentes, le sort de Foniké Mengué et Billo Bah pourrait cristalliser les espoirs d’un retour à la justice et au respect des droits fondamentaux. Alors que l’ultimatum approche, l’ONU semble déterminée à faire de cette affaire un exemple, plaçant les autorités guinéennes face à leurs responsabilités.
Les semaines à venir diront si cet appel à la transparence permettra enfin de lever le voile sur cette affaire, ou si elle rejoindra les nombreux dossiers oubliés de l’histoire récente des droits humains en Guinée.
Kadiatou Sylla