[dropcap]L[/dropcap]’opposition dite «républicaine» en Guinée a indiqué, ce vendredi, à l’issue d’une rencontre avec le ministre de l’Administration du territoire, Alassane Condé, avoir rejeté la conclusion proposée par le pouvoir, quelques jours après l’amorce du dialogue entre les deux camps en vue d’une sortie de crise, commencée depuis 2011.
Les partis de la mouvance présidentielle et ceux de l’opposition, qui avaient échangé la semaine dernière sur plusieurs sujets constituant depuis quelques années la pomme de discorde, avaient affirmé que «le dialogue était en très bonne voie».
Le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla, a indiqué à la PANA, à la fin des discussions avec le ministère de l’Administration du territoire, que «le document présenté par le pouvoir ne reflète pas le contenu du dialogue», soulignant qu’une contre proposition sera faite au pouvoir la semaine prochaine.
Le report de la rencontre, mercredi dernier, «sans motif valable» entre le pouvoir et l’opposition pour la validation du document de sortie de crise, fait observer le porte-parole de l’opposition, présageait d’un coup tordu du pouvoir.
«Nous nous attendions à recevoir une copie du document ou à défaut, un draft, mais rien des deux (…) L’opposition s’est montrée toujours prudente face au pouvoir», a-t-il dit.
La signature des accords du 3 juillet 2013 sous la supervision de Said Djinitt, représentant spécial en Afrique de l’Ouest du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki Moon, n’a toujours pas permis de dissiper les malentendus entre les deux camps qui s’accusent mutuellement de ne pas respecter le contenu desdits accords.
Lors d’une rencontre, la semaine dernière, sous l’égide du ministre de la Justice, Cheick Sacko, la mouvance et l’opposition avaient échangé et trouvé des accords sur des points, notamment l’accélération de la procédure de recrutement d’un nouvel opérateur de saisie devant remplacer Sabari-Way Mark.
Aussi, les deux parties avaient convenu du respect de la neutralité de l’administration lors des prochaines élections et l’accès équitable de tous aux médias d’Etat.
La mise en place d’un comité de suivi de l’application de l’accord et d’un comité de veille à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait été discutée et acceptée par les deux parties qui ont aussi souhaité la mise en place d’un pool de juges pour identifier et punir les auteurs et commanditaires des violences politiques entre 2011 et 2013.
On rappelle que l’opposition républicaine, représentée à l’Assemblée nationale par une cinquantaine de députés, avait suspendu sa participation aux travaux avant de revenir plusieurs jours siéger dès l’amorce du dialogue.
Pana