Démocratie : Quand le magistrat Kèlèfa Sall avertissait le président Alpha Condé !

L’ancien président de la Cour Constitutionnelle, Kèlèfa Sall avait prodigué de sages conseils au président Alpha Condé, le 14 décembre 2015, le jour de son investiture pour un deuxième mandat au Palais Mohamed VI de Conakry.

« Monsieur le président de la République, ne nous entourons pas d’extrémistes, ils sont nuisibles à l’Unité nationale. Évitez toujours les dérapages vers les chemins interdits en démocratie et en bonne gouvernance. Gardez-vous de succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes. Car, si le peuple de Guinée vous a donné et renouvelé sa confiance, il demeure cependant légitimement vigilant. », avait-il déclaré devant le président Alpha Condé et d’autres chefs d’Etat africains ayant déjà fait plus de trois mandats dans leur pays.

Devant l’opinion nationale et internationale, ce magistrat a voulu distraire le président d’alors à modifier la Constitution à la fin de son mandat comme le souhaitaient nombre des responsables de parti, le RPG Arc-en-ciel.

Depuis la prononciation de ce discours qui n’a pas plu aux ‘’extrémistes’’ du régime, Kèlèfa Sall a connu une descente aux enfers jusqu’à sa mort le 27 juillet 2019 à l’hôpital de l’amitié sino-guinéenne dans l’anonymat complet.

Pourtant, la suite de la modification par Alpha Cond qui s’est octroyé un troisième mandat parsemé de violences avec plusieurs dizaines de morts dont l’épilogue a été connu le 5 septembre dernier par le coup d’Etat du Conseil national du rassemblement et du développement (CNRD) dirigé par le colonel Mamady Doumbouya.

Ce commandant du Groupement des forces spéciales de l’armée guinéenne a capturé le président Alpha Condé dimanche avant d’annoncer la dissolution de la Constitution et du gouvernement.

Cette fin de règne humiliante pour Alpha Condé était-elle prévisible ?

 

Mohamed Sylla