Décès d’une femme enceinte : Des responsables de l’hôpital régional de Kankan à la barre

Le tribunal de première instance de Kankan a été lundi le théâtre d’un procès ayant retenu l’attention de tous les participants. Il s’agit du dossier Mariame Kandé, une femme enceinte, récemment décédée au mois de mai dernier à la maternité de l’hôpital régional de Kankan.

A la barre, trois prévenus ont comparu : Dr Mamadi Souaré, Dr Fodé Kaba et Fatou Camara, sage-femme. Ils sont

Poursuivis pour négligence professionnelle, les accusés ont rejeté les charges formulées à leur encontre.

« Les trois professionnels de santé ont été renvoyés au tribunal pour avoir, à l’hôpital régional, par inattention, négligence et manquement à une obligation de prudence imposée ayant causé la mort de Mariame Kandé », a rappelé le greffier Bony Léno à l’ouverture du procès. Cet état de fait, poursuit-il, est prévu et puni par l’article 216 du code pénal guinéen.

Interrogés, les prévenus ont unanimement plaidé non coupable.

Néanmoins, la sage-femme Fatou Camara Fatou a reconnu avoir demandé 700 milles GNF au beau-frère de la défunte, en l’occurrence le Dr Aziz Camara, en service à la cardiologie, pour des frais de soins. Elle a précisé toutefois avoir formulé cette demande pour chahuter avec ce dernier en raison du lien professionnel existant entre eux. Une hypothèse qui a aussitôt été rejetée par le procureur Ali Touré qui trouve ce chahut anormal.

En plein débat, le ministère public a sollicité le renvoi du procès à huitaine pour des raisons de sérénité.

« Les conditions de travail ne sont pas sereines et paisibles », a-t-il indiqué.

Une doléance qui a été immédiatement réfutée par la défense qui trouve de la part du ministère public, une manière de faire traîner la procédure à l’effet de de maintenir les prévenus en prison.

« La demande du procureur est fantaisiste et fallacieuse. Des dispositions pouvaient être prises dans le cadre de la sérénité », a rétorqué Me Mamadi Doumbouya, un des avocats des prévenus.

Pour lui, « on ne tient pas une audience en fonction de l’humeur d’un procureur ».

Dans la mêlée qui s’en est suivie, le président du tribunal de première instance Kankan a eu du mal à maîtriser la situation avant d’inviter la défense et le ministère public à l’usage de propos de sagesse et de respect.

Au public, il a exhorté au calme et à la retenue durant toute l’audience.

 

Kadiatou N’Diaye