Ce mardi 26 janvier, Amadou Damaro Camara, le président de l’Assemblée nationale, a reçu en visite une délégation des Coordinations régionales. Cette première depuis le vote de la résolution sur les coordinations a été une occasion pour Damaro Camara de dire non seulement ce qu’il pense d’elles mais aussi ses attentes d’une telle organisation.
« Une résolution n’est pas une loi, une résolution interpelle, la résolution attire l’attention, une résolution exprime une inquiétude, une résolution invite à quelque chose et je crois que l’Assemblée nationale était bien dans son rôle en s’inquiétant des tournures de certaines relations dans le pays prenait. Nous avons regretté qu’à Macenta, par exemple, des Guinéens s’entretuent tout simplement parce que on veut situer la paternité d’une ville. C’est d’autant plus regrettable que Conakry où nous sommes tous, le fondateur de Conakry Kaloum n’est pas le fondateur de Taouyah (…) Il y a des pertes en vies humaines et des pertes considérables », regrette Damaro Camara.
Et d’ajouter que la Résolution est initiée pour calmer les esprits qui « avaient tendance à se croire au-dessus de la loi ».
« L’autorité de l’État, nous avons considéré qu’elle n’est plus du tout respectée, le préfet est beaucoup plus au boulot que dans ses bureaux. Le juge ne peut appliquer des décisions de justice si ça ne plaît pas au Sotikèmo ou au Conseil des sages. Les députés de l’Assemblée nationale sont issus des familles. Nous avons tous des sages. Nous devons respecter les sages, personne n’est contre les sages. Mais aujourd’hui dans la pratique, il y a une différence entre les sages et les vieux. Une nette différence entre les sages et les vieux. Il y a des vieux qui sont moins sages qu’ils ne devaient être, je ne vais dire aucun nom », a-t-il expliqué
Si des tels comportements se pratiquent au niveau des coordinations régionales, Damaro Camara impute la responsabilité au Président de la République.
Amadou Damaro Camara reconnait tout de même le rôle « extrêmement important » de ces organisations pour la cohésion et l’unité nationale. D’où son invite : « Encadrer vos activités. On a besoin que vous nous donniez des idées. Nous, notre idée c’est quoi ? On ne veut pas d’organisations basées sur la langue. On veut avoir quatre interlocuteurs. On doit avoir des interlocuteurs en Basse Côte pour régler les problèmes sociaux en Basse Guinée. Des interlocuteurs en Moyenne Guinée pour régler les problèmes de la Moyenne Guinée géographiquement. Nous voulons avoir une coordination en Haute Guinée pour régler socialement les problèmes de la Haute Guinée et comme la Forêt. On ne peut faire face à toutes les organisations » mentionne-t-il.
Elhadj Amadou Togba, président des sages de la Coordination de la Guinée forestière a quant à lui promis de bien s’organiser afin de privilégier le développement social mais il demande du temps.
« Nous voulons bien nous organiser et nous saurons nous organiser. C’est de nous laisser le temps, nous allons essayer de nous retrouver. Nous pensons que nous qui sommes-là, nous constituons une sommité réelle. Parce que, chaque fois qu’il y a des moments difficiles, nous intervenons, nous faisons des déclarations. Nous voudrons vous demander de nous laisser le temps pour nous retrouver, nous allons discuter et préparer un document que vous avez recommander », a plaidé le sage.
Il faut noter qu’il y avait des absents à la rencontre, notamment El Hadj Ousmane Baldé, président de la Coordination de la Moyenne Guinée ou ses représentants.
Aliou Diallo