CRIEF : Parti se faire soigner en Tunisie, Oyé Guilavogui aurait-il rejoint la France pour échapper à la justice ?

Le procès de l’ancien ministre des Postes et des Télécommunications au temps du président Alpha Condé, qui était censé reprendre ce mercredi 10 janvier 2023, n’a pas pu avoir lieu pour cause d’absence de l’accusé.

Devant la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), les raisons évoquées par le parquet seraient que l’accusé est toujours en train de suivre des soins médicaux depuis un autre pays à l’étranger.

L’ancien ministre Oyé Guilavogui avait obtenu de la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) le 15 novembre dernier une autorisation d’évacuation sanitaire pour aller se soigner en Tunisie.

Ce mercredi, dans sa communication, la partie civile représentée par l’agent judiciaire de l’État a indiqué que selon des informations en sa possession, l’ancien ministre aurait rejoint la France depuis quelques jours.

Il a ainsi sollicité un renvoi d’une semaine, non pas pour la suite des débats, mais pour les plaidoiries et des réquisitions des parti

« Comme vous l’avez constaté, monsieur Oyé Guilavogui n’est pas dans la salle aujourd’hui, alors qu’il avait eu une permission de sortir du territoire national pour suivre un traitement médical en Tunisie.  Il devrait comparaître devant votre Cour depuis la semaine passée. Le renvoi du dossier a été fait pour aujourd’hui, mais nous constatons tous qu’il n’est pas là. Moi, je pense que Monsieur Oyé Guilavogui n’est même pas en Tunisie. D’après certaines informations, il aurait quitté la Tunisie pour aller en France notamment. Donc, nous nous demandons à ce que cette affaire soit renvoyée à la semaine prochaine pour les réquisitions et les plaidoiries », a déclaré Me Amadou Baben Camara.

Pour sa part, le substitut du procureur a sollicité le renvoi de l’affaire pour trois semaines, histoire de tirer clair dans cette affaire.

« Monsieur le président, nous sollicitons un renvoi de 3 semaines, pour pouvoir mettre les bouchées doubles et s’assurer que monsieur Oyé Guilavogui ne veut pas revenir ou après se rendre compte qu’il veut revenir, mais qu’il n’a pas fini son traitement. » D’ici là, toutes les informations utiles seront à notre niveau. Donc, nous demandons qu’il vous plaise de renvoyer cette procédure à 3 semaines, a demandé le substitut Moustapha Mariama Diallo.

Le président a finalement renvoyé l’affaire au 31 janvier prochain pour avoir plus d’informations sur l’état de santé de l’accusé et de sa destination.

Oyé Guilavogui est poursuivi devant la CRIEF pour des faits présumés de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent portant sur une somme de 50 millions de dollars US destinée à l’expansion de la société de téléphonie mobile SOTELGUI.

Sam Bantignel Barry