L’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana a été condamné jeudi 27 février, à cinq ans de prison ferme par la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF).
Il a été reconnu coupable de ‘’détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux’’. Il devra également s’acquitter d’une amende de deux milliards de francs guinéens.
La chambre de jugement de la CRIEF a ordonné la confiscation des fonds détenus par Kassory Fofana sur un compte d’épargne à la VISTAGUI, ainsi que le versement de 15 milliards de francs guinéens à l’État guinéen à titre principal et 3 milliards en dommages et intérêts. Un quart de cette somme devra être payé immédiatement, indépendamment d’un éventuel recours.
Cette condamnation s’inscrit dans une série de poursuites engagées contre d’anciens dignitaires du régime d’Alpha Condé depuis la prise du pouvoir par la junte en septembre 2021.
Plusieurs ex-ministres sont sous enquête ou déjà incarcérés pour des faits de corruption présumée. Parmi eux, Mohamed Diané, ancien ministre de la Défense, Amadou Damara Camara, ancien président de l’Assemblée nationale, Ibrahima Kourouma, ancien ministre de l’Habita et Oyé Guilavogui, ancien ministre de l’Environnement, sont poursuivis pour détournement de fonds publics et mauvaise gestion des ressources étatiques.
Le verdict contre Kassory Fofana, figure centrale du gouvernement déchu, marque un nouveau tournant dans la lutte anti-corruption menée par les autorités de transition. Si cette politique est saluée par une partie de l’opinion publique, les proches des anciens dignitaires poursuivis dénoncent ce qu’ils considèrent comme ‘’une justice sélective et motivée politiquement’’.
Avec cette décision, la CRIEF affirme son engagement à réprimer les détournements de fonds publics sous l’ancienne administration, alors que d’autres dossiers impliquant des anciens-hauts responsables restent en cours d’instruction.
Mohamed Sylla