L’ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, hospitalisé à la clinique Pasteur de Kaloum depuis plus d’un an, a été au cœur d’une audience à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) qui s’est tenue ce mercredi 30 octobre 2024.
Le procès, portant sur des accusations de 44détournement de fonds publics, enrichissement illicite et blanchiment d’argent44, a été renvoyé au 6 novembre en raison de l’absence du prévenu, incapable de se rendre à l’audience pour des raisons de santé.
Aly Touré, procureur spécial de la CRIEF, a révélé que l’État guinéen a dépensé un total de 1 milliard 723 millions de francs guinéens (GNF) pour l’hospitalisation de Kassory Fofana. Il a déclaré que les gardes pénitentiaires avaient tenté de conduire l’ancien Premier ministre à l’audience, mais ce dernier aurait refusé, affirmant qu’il était incapable de se tenir debout.
Le parquet a exprimé des doutes sur la légitimité des certificats médicaux fournis par les avocats de Kassory, les accusant de manipulation.
Selon le procureur, la demande de rapport médical a surgi seulement après que l’ex-Premier ministre a pris connaissance de l’audience.
« Il se moque des juridictions guinéennes », a affirmé Aly Touré, plaidant pour un procès rapide.
En revanche, la défense de Kassory Fofana, dirigée par Me Dinah Sampil, a contesté cette interprétation et a plaidé en faveur de la santé de son client. Elle a affirmé que Kassory souffre réellement et n’a pas refusé de comparaître, mais que son état de santé ne lui permet pas de le faire. Elle a également souligné que, malgré son passé au sein des hautes instances gouvernementales, il mérite un traitement digne en tant qu’être humain.
À la suite des échanges animés entre les parties, le juge Yacouba Conté a décidé de reporter l’affaire au 6 novembre, incitant à la réflexion sur les dépenses publiques liées à la situation de Kassory Fofana, tandis que le pays continue de naviguer entre défis économiques et questions de justice.
L’ancien Premier ministre est en détention depuis le 6 avril 2022 à la maison centrale de Conakry pour des faits de ‘’détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux’’.
Mohamed Sylla