CRIEF : deux anciens collaborateurs de Damaro entendus sur les 15 milliards FG

Ce lundi 13 mai 2024, le procès dans l’affaire des 15 milliards de francs guinéens qui oppose le parquet spécial à l’ancien président de l’assemblée nationale du régime déchu, Amadou Damaro Camara et ses collaborateurs, s’est poursuivi devant la chambre du jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief).

L’audience du jour a été axée sur l’interrogatoire en qualité de témoin du directeur financier et comptable, Saa Leno et Aissatou Diallo, trésorière du conseil national de la transition (CNT). Ils occupaient tous les deux (2) les mêmes fonctions lors de la présidence de Damaro à l’Assemblée nationale.

La Trésorière, Madame Aissata Diallo, a précisé que son rôle se limitait uniquement à l’exécution des ordonnances de paiement faites par sa hiérarchie.

« Ma mission se limite au paiement des factures et des liquidités. Il y a toujours une double signature sur les chèques. C’est le président de l’Assemblée nationale et le 1er questeur qui signent les chèques, mais c’est moi qui établis les chèques après ordonnance », a-t-elle déclaré.

Sâa Leno, Directeur financier et comptable de l’Assemblée nationale guinéenne, a témoigné sur l’origine des 15 milliards de francs guinéens. Il a souligné que ce montant était destiné uniquement à la contrepartie guinéenne pour la construction du siège de l’instance parlementaire.

« Concernant les 15 milliards, c’est un montant qui provient du ministère du Plan à travers le ministère du Budget. Ce montant était la contrepartie guinéenne pour la construction du siège de l’Assemblée nationale. Ce montant est venu alors que nous étions en train de courir après notre subvention ordinaire. Le fond de contrepartie est tombé dans notre compte à la banque centrale en première position. Le questeur Michel Kamano m’a demandé : ‘Est-ce qu’on peut utiliser ce montant pour payer les primes des députés en attendant l’arrivée de la subvention ? J’ai dit oui c’est possible. C’est ce qui fut fait. Mais au sens strict, ce n’est pas normal », a expliqué Sâa Léno.

C’est ainsi que l’affaire a été renvoyée au 15 mai prochain pour la suite de l’interrogatoire du directeur financier et comptable.

Barry Bantignel