Le procès de l’ancien président de l’Assemblée nationale sous la 9? législature, Amadou Damaro Camara, Michel Kamano, Zenab Camara et Jin Sun Cheng alias »Kim » se sont poursuivis ce jeudi, 30 novembre 2023 devant la chambre du jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) présidée par le juge Francis Kova Zoumanigui.
Pour la journée d’aujourd’hui, les débats ont été axés sur la communication aux parties de ses titres de propriété, des relevés bancaires de ses comptes, mais également les factures payées à la société des eaux de Guinée (SEG), à la société de l’électricité de Guinée (EDG) dans le cadre de la construction du site devant habiter le siège de l’Assemblée nationale sis à Koloma.
Après la communication de ces différentes pièces, le représentant de l’agent judiciaire de l’État, Me Amadou Baben Camara, a demandé à l’accusé Amadou Damaro Camara de lui présenter les documents de propriété de ces avoirs du côté des USA.
En réponse, l’accusé Amadou Damaro Camara a laissé entendre que cet état de fait s’explique par l’absence de sa femme du côté des USA qui est actuellement en Guinée pour lui soutenir dans ce procès. Il a également fait comprendre que les biens qu’il détiendrait du côté des États-Unis sont des biens communs avec son épouse.
Renchérissant, Me Baben Camara a rappelé à l’ancien président de l’Assemblée Nationale qu’il est poursuivi également pour enrichissement illicite.
En réponse, Amadou Damaro Cmara dira : « Je ne me sens pas concerné par l’enrichissement illicite, la corruption et le blanchiment de capitaux. Pendant 38 ans, je n’ai jamais travaillé à la fonction publique. J’avais une société de remorque que j’ai liquidée aux États-Unis et quand je suis venu, j’ai acheté des bennes pour commencer à transporter la bauxite à Boké », s’est défendu à la barre
Enfin, le juge Francis Kova Zoumanigui a renvoyé l’affaire au 11 décembre prochain pour les observations des parties sur les pièces, la comparution de Michel Kamano, qui séjourne toujours à Tunis pour des raisons de soins. Mais aussi pour la suite des débats.
En détention depuis le 27 avril 2022, Amadou Damaro Camara et ses coaccusés, sont poursuivis par le parquet spécial de la CRIEF pour des faits de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption dans le secteur public et privé, prise illégale d’intérêts et complicité. Ces accusations portent sur un montant de 15 milliards destiné à la construction d’un nouveau siège de l’Assemblée Nationale.
Sam Bantignel pour Conakry Infos