Coup d’État manqué contre Doumbouya : qui sont les auteurs ? Voici les aveux troublants du cerveau

Dans une vidéo diffusée mardi sur les antennes de la télévision nationale, le capitaine Cissé présenté comme le cerveau de la tentative de renversement du colonel Doumbouya a admis sa participation à des réunions planifiant un renversement du pouvoir en place.

Dans cette vidéo, il a détaillé son implication, mettant en lumière les contacts avec le commandant Aly Camara et les préparatifs qui ont suivi. Il a ensuite avant appeler les forces de défense et de sécurité à se mettre à la disposition du Conseil national transitoire de Guinée (CNTG) dont il s’autoproclame président.

« Je reconnais avoir participé à des réunions qui concernaient un coup d’Etat contre  Mamadi Doumbouya.  On a fait la vidéo à Dubreka. Le Commandant Aly Camara a cherché mon numéro à travers un adjudant et m’a contacté. Il m’a dit écoute : il y a un réseau qu’ils ont mis en fait. Apparemment, c’est un ancien collaborateur du Président et les choses ne se sont pas bien passées entre eux. Il m’a dit qu’il y a une organisation en place, mais qu’on veut que tu diriges. Parce que vu les relations, on veut que tu diriges. Je lui ai dit, moi, je n’ai pas de moyens. Il me dit : Non, on mettra des choses à ta disposition’. J’ai rajouté que je n’ai pas d’éléments, il m’a répondu qu’il y a quelqu’un qui va rester avec moi et qui va coordonner les choses. Donc, c’est comme ça que je suis resté. Il m’appelait et on me mettait en contact avec des gens. Je partais rencontrer quelques éléments », a-t-il déclaré.

Poursuivant, il a affirmé que le commandant Aly Camara, avec qui il aurait été en contact, lui aurait confié le rôle de diriger cette organisation en raison de ses relations tendues avec le Président Doumbouya.

« Je lui ai dit que je ne peux pas m’afficher trop, parce qu’on me cherche.  Je lui ai dit que tel va être son interlocuteur. C’est un certain Koba qui est un ami et promotionnaire du corps. C’est lui qui faisait les démarches. Moi, j’étais à l’abri quelque part à Kagbélen. Ils ont fait un programme en me disant qu’ils sont prêts maintenant à agir. Je leur ai demandé qu’est-ce qu’il faut ? Ils m’ont répondu qu’ils ont des éléments pour ça. L’adjudant est venu me rencontrer. Il m’a dit qu’il est prêt, mais qu’il a besoin d’un peu de moyens. Je lui ai fait savoir que je n’ai pas d’argent. J’ai appelé Alya sur place et il a autorisé un montant que j’ai remis à l’adjudant. C’est l’adjudant qui parlait avec les éléments. C’est lui-même qui m’avait mis en contact avec le commandant Alya, parce que moi, je ne le connaissais pas. C’est mon neveu qui était avec lui. Je lui ai dit que je ne maîtrise pas le palais. Ça fait longtemps que je n’y suis pas allé.  L’adjudant me dit que tout est géré, qu’ils ont des éléments là-bas qui peuvent agir », a expliqué Capitaine Cissé.

En plus de ces derniers, des complices multiples ont été cités dont un éleveur, un élève, une commerçante. Selon ces explications, chacun avait un rôle à jouer dans cette entreprise de déstabilisation.

Thierno Talhatou Diallo, éleveur qui dit avoir sacrifié un chameau

Daouda Sylla, élève, lanceur de grenades contre le palais

Abdoulaye Camara, artiste manager proche du capitaine Abdoulaye Cissé

Commandant Kerfalla Bangoura, chef guichet cahier de charge douane

Fatou Coumbassa, surintendante des relations communautaires de l’ANAIM

Oumou Yansané, commerçante, elle devait faire des sacrifices.

Enfin, rappelons que le reportage ne précise pas la date exacte de cette entreprise d’attentat manqué contre le président de la Transition colonel Mamadi Doumbouya.

Mamadou Samba Barry