Une affaire aussi troublante qu’inattendue agite le quartier Dar-es-Salam, dans la commune de Matoto, à Conakry. Et pour cause !
Une dizaine de jeunes hommes affirment avoir été victimes d’un phénomène mystérieux. Après s’être moqués de charlatans en pleine cérémonie de prestation, ils auraient vu leur sexe se rétrécir, voire disparaître.
L’incident, survenu dans la nuit du 10 au 11 février, suscite l’émoi et rappelle une affaire similaire qui avait secoué en 2018 le quartier de Kenien, un autre quartier de la banlieue de Conakry.
D’après les témoignages recueillis, l’incident aurait éclaté après une confrontation entre un groupe de jeunes et deux charlatans itinérants, appelés localement dourés.
Ces derniers, venus de l’intérieur du pays, étaient en pleine prestation lorsque plusieurs jeunes auraient commencé à se moquer d’eux.
Mohamed Bangoura, l’une des victimes présumées, raconte que tout a commencé après avoir observé la scène sans y prêter grande attention.
Selon lui, il était rentré chez lui sans remarquer quoi que ce soit d’anormal. Ce n’est que plus tard qu’il a appris que plusieurs de ses amis avaient constaté une modification soudaine de leur partie intime. Quelques heures après cette révélation, il aurait lui-même ressenti un changement inquiétant.
Un autre jeune, Alhassane Bangoura, explique avoir d’abord pris l’affaire à la légère. Il dit s’être moqué de ses amis lorsqu’ils ont évoqué leur mésaventure, avant de découvrir à son tour qu’il était affecté par le même phénomène.
Face à cette situation, les victimes et leurs familles se sont rendues auprès des marabouts pour obtenir des explications.
Selon plusieurs sources locales, les deux hommes auraient reconnu être à l’origine du phénomène, expliquant qu’ils avaient voulu donner une leçon aux jeunes après avoir été insultés.
D’après les témoignages, les charlatans exigeraient une compensation de 3 millions de francs guinéens et un mouton par personne pour « rétablir la situation ».
Une demande qui suscite l’indignation de certains proches des victimes, tandis que d’autres semblent prêts à accepter ces conditions, dans l’espoir de voir leurs fils retrouver leur état normal.
Ce type d’accusation rappelle un incident similaire qui avait provoqué en 2018 la panique dans le quartier de Kenien, où plusieurs hommes avaient déclaré avoir vu leur sexe disparaître après avoir échangé une poignée de main avec un inconnu. L’affaire avait provoqué un vent de suspicion et des tensions avaient éclaté, certains habitants accusant des individus de pratiques occultes.
Pour l’heure, les autorités locales, informées de la situation à Dar-es-Salam, n’ont pas encore pris de mesures officielles.
En attendant, les négociations se poursuivent entre les familles et les charlatans, dans l’espoir d’une résolution rapide de cette affaire aussi mystérieuse qu’inquiétante.
Kadiatou N’Diaye