Comité de pilotage du COCAN : Le consultant Thierno Saidou Diakité partagé entre regret et satisfaction

[dropcap]D[/dropcap]ans un décret rendu public sur les ondes des médias d’Etat lundi 2 janvier, Alpha Condé a nommé des cadres au Comité de pilotage du COCAN 2023. Un ameublement qui intervient à près de 3 mois après la publication du décret portant création, attributions et composition de cette instance. Pour avoir longtemps interpellé sur la nécessité de la mise en place de ce Cocan, le consultant sportif a été rencontré par notre reporter pour parler du sujet.

Le banquier Thierno Saidou Diakité se dit partagé entre deux sentiments, mais se réjouit du fait que le président de la République ait enfin pris cette décision de meubler le Comité de pilotage. Un acte qui balise le chemin vers l’organisation proprement dit du prestigieux rendez-vous sportif continental programmé en Guinée en 2023. Exclusif !

Conakryinfos.com : Le 20 septembre 2014, le Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) attribuait à la Guinée l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2023. Plus de 28 mois après cette désignation, l’on assiste à l’ameublement du Comité de pilotage du Cocan. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Conakryinfos.com : Deux sentiments hein. Vous l’avez si bien dit tout à l’heure. Depuis septembre 2014, la CAF nous a attribué l’édition de 2023. C’est seulement 28 mois après, comme vous venez de le rappeler, que le chef de l’Etat signe un décret pour meubler le Comité de pilotage du Cocan. Il faut que l’on souligne un peu cette particularité : le Cocan n’est pas entièrement meublé encore. Il y a le Comité de pilotage et il y a 11 commissions spécialisées. C’est lorsque les 11 commissions spécialisées seront meublées que la Guinée sera dotée du Cocan qui va engager les travaux préparatifs de la Coupe d’Afrique. J’ai dit deux sentiments : sentiment de regret pour le retard accusé, mais sentiment de satisfaction, parce que les autorités et la première, en la personne du président de la République ont pris conscience des enjeux de cette compétition. Et moi, je souhaite que les jours qui suivent, que les 11 commissions soient meublées, afin que l’on entre de plain pied dans les préparatifs de la Coupe d’Afrique. Parce que je l’ai toujours dit, le préalable aux préparatifs, c’est la mise en place du Cocan. Un pas a été fait hier. Le Comité de pilotage est meublé. Maintenant, nous attendons la suite.

Quelles sont les 11 commissions qui doivent être instituées à cet effet ?

Je ne sais pas si vous avez souvenance du décret du 14 octobre 2016 qui a porté création, attributions et composition du Cocan. Pêle-mêle, je vais citer les Commissions finances, infrastructures, transports, hébergements, supporters, mobilisation, artistique, médicale et organisation. Donc, ce sont ces commissions spécialisées qui, avec les orientations du Comité de pilotage, vont élaborer la feuille de route, le chronogramme des chantiers à ouvrir, mobiliser les fonds, lancer les appels d’offres, dépouiller, attribuer les marchés et suivre la réalisation de tous les chantiers jusqu’au moment du déroulement de la compétition. Parce que pour votre information, le Cocan va exister jusque 3 mois après la finale de 2023.

Pour réussir cette manifestation, combien de stades la Guinée doit-elle avoir ?

Lorsque la CAF attribue l’organisation d’une compétition à un pays, il y a ce qu’on appelle le cahier de charges. Pour la CAN des séniors, le cahier de charges exige un minimum de 4 sites de compétition. Le ministère des Sports et la Fédération ont identifié Conakry, Labé, Nzérékoré et Kankan. Ce sont donc les 4 sites de compétition qui vont abriter la CAN en 2023. Et sur ces 4 sites, il faut des terrains d’entrainement, un aéroport pour gros porteurs. Parce que sur une distance de plus de 200 km, la CAF exige que les joueurs voyagent par avion, et non par la route. Vous voyez ? Conakry a déjà un aéroport gros porteur. Labé, Kankan et Nzérékoré seront obligatoirement dotés d’aéroports gros porteurs. Il y aura le signal-satellite, il y aura des réceptifs hôteliers, le logement des footballeurs, les hôpitaux, la sécurité. Voilà un peu ce que le cahier de charges de la CAF exige pour les sites de compétition.

Plusieurs années nous séparent de 2023. Mais 2023, c’est encore demain. Croyez-vous en tant qu’analyste que la Guinée puisse véritablement accueillir cette manifestation ?

D’emblée, je vous dis que suis un homme optimiste de nature. Parce que, figurez-vous, c’est le 1er février 1994 que j’ai publié dans les colonnes du quotidien national Horoya mon premier plaidoyer pour que la Guinée abrite la CAN 2000, soit 6 ans après. En dépit du pessimisme de beaucoup de personnes, j’ai persisté. Aujourd’hui, le rêve commence à devenir une réalité. Je suis optimiste et pense que les Guinéens seront à la hauteur de la confiance que la CAF a bien voulu placer en nous en nous attribuant l’édition de 2023. On mettra les bouchées doubles afin qu’on soit au rendez-vous en 2023. Nous en avons la possibilité. J’en suis sûr.

 

Réalisée par Mady Bangoura