Cellou Dalein Diallo accepte de rencontrer Alpha Condé vendredi à Sékhoutoureyah

[dropcap]L[/dropcap]e chef de file de l’opposition guinéenne, l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, a accepté de rencontrer le chef de l’État Alpha Condé à son invitation vendredi au palais présidentiel, a indiqué mercredi l’intéressé à l’AFP.

 

Cette annonce intervient alors que l’opposition a organisé depuis début avril plusieurs manifestations à Conakry et dans le pays pour obtenir une révision du calendrier électoral. Ces manifestations ont donné lieu à des heurts entre forces de l’ordre et manifestants, faisant plusieurs morts.

Lundi, une nouvelle tentative de mobilisation nationale s’est soldée par un mort et au moins une vingtaine de blessés à Conakry, selon un nouveau bilan de source hospitalière et de l’opposition, lors d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre qui ont arrêté 29 personnes.

La présidence avait rendu publique mardi soir l’invitation adressée à M. Diallo « pour des échanges portant sur la situation socio-politique nationale », affirmant que M. Condé souhaitait « l’aboutissement d’un dialogue permanent en vue d’aller vers des élections libres, crédibles et transparentes ».

Cette rencontre « ne nous fera pas changer le programme de nos marches et protestations envisagées cette semaine et la semaine suivante, sauf si nos revendications sont totalement et entièrement satisfaites », a précisé le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla, à des journalistes mercredi.

 M. Diallo a confirmé à l’AFP avoir bien reçu mercredi « une invitation du chef de l’État me demandant de le rencontrer vendredi à 10H00(locales et GMT) au palais présidentiel ».

« Si le chef de l’État vous invite à venir le rencontrer, même si vous n’êtes pas obligé, la politesse veut que vous répondiez favorablement à cette invitation et c’est ce que je vais faire », a-t-il expliqué.

La dernière rencontre entre les deux hommes remonte à décembre 2014 quand Cellou Dalein Diallo est allé présenter ses condoléances à Alpha Condé pour le décès de sa sœur.

Le dernier tête-à-tête politique entre les deux candidats rivaux du second tour de la présidentielle en 2010 remonte à avril 2012, a précisé M. Diallo à l’AFP.

L’opposition a annoncé mardi soir la poursuite des « marches et protestations », le 7 mai à Conakry et le 11 mai dans tout le pays contre le calendrier électoral qui renvoie le scrutin local à 2016, après la présidentielle fixée à octobre 2015.

Après une journée « ville morte » à Conakry le 2 avril, suivie de manifestations non autorisées, l’opposition cherche depuis le 23 avril à étendre sa contestation à l’ensemble du territoire.

Disant craindre des fraudes de la part des exécutifs communaux désignés par le pouvoir (faute de scrutin à cet échelon depuis 2005), elle exige des élections locales avant la présidentielle, ce qu’a catégoriquement exclu M. Condé, au nom du respect de la Constitution.

AFP