Cellou Baldé : « On a un code électoral qui consacrait des élections dans les quartiers et les districts. »

L’ancien député de l’UFDG, Cellou Baldé, a donné mercredi dans un entretien accordé à l’émission Mirador de la radio FIM FM, son point de vue sur le décret présidentiel controversé émanant du président de la transition, qui accorde aux gouverneurs le pouvoir de désigner les conseils de quartiers et de districts.

Selon Cellou Baldé, le code électoral antérieur stipulait que les chefs de quartiers et de districts devaient être élus par voie électorale plutôt que d’être nommés par une autorité quelconque.

« On a un code électoral qui a découlé de la Constitution de mai 2010 qui consacrait des élections dans les quartiers et les districts (…) », a-t-il déclaré.

Néanmoins, il a souligné que malgré cette disposition du code, les acteurs politiques avaient trouvé une alternative en permettant aux partis politiques ayant une forte influence dans les communes et les districts lors des élections communales de désigner ces conseils.

Pour lui, la décision de désigner les conseils de quartiers et de districts par nomination découle principalement du grand nombre de quartiers en République de Guinée.

« On a environ 4100 quartiers et districts en République de Guinée, sans compter ceux que le ministre de l’administration du territoire, Bouréma Condé, a créés avant son départ. », a-t-il rappelé.

Cellou Baldé a également expliqué que son parti, l’UFDG, avait initialement soutenu l’idée des élections pour les conseils de quartiers et de districts. Cependant, ils ont finalement changé de position après avoir compris les enjeux complexes que cela impliquait.

« Nous, on était foncièrement pour les élections. Mais cela ramènerait à dire que chaque quartier et district constituait une circonscription électorale à l’image d’une commune pour les élections communales, d’une préfecture pour les élections législatives et présidentielles. Le RPG soutenu par la commission électorale nationale indépendante (CENI) d’alors nous a opposé l’impossibilité sur le plan organisationnel, logistique et de ressources humaines. », a soutenu l’ancien député.

Selon M. Baldé, cette impossibilité était aussi liée au manque de ressources financières et de magistrats pour superviser ces élections complexes.

« Pour un CACV, vous avez besoin de cinq personnes et de trois agents de sécurité. Cela ramène à au moins dix personnes. Si vous multipliez ces 10 par 4100, vous aurez environ 40 mille personnes. Des ressources financières énormes et tout ce qui est lié à la compilation des résultats. En plus de tout cela, on n’avait pas suffisamment de magistrats à l’époque pour la supervision de ces élections (…) », a-t-il expliqué.

Evoquant la marche prévue par les forces vives de Guinée le 5 septembre prochain, une date qui coïncide avec le deuxième anniversaire du Conseil national pour le redressement et le développement (CNRD), au cours de laquelle un concert de la « paix » sera organisé, Cellou Baldé a indiqué que cette initiative vise à mettre en avant le bilan perçu comme « macabre » des autorités militaires ayant pris le pouvoir le 5 septembre 2021.

 

Ibrahima Sory Soumah